Violences sexuelles à l’OMS : les principaux pays donateurs réclament des actes

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Publié le 01/10/2021 21:21:49

Des employés de l’OMS ont été mis en cause dans des affaires de violences sexuelles en République démocratique du Congo. Les pays donateurs de l’organisation ont réclamé des actes ce vendredi 1er octobre.

Les principaux pays donateurs de l’OMS ont exigé « l’engagement total » de l’organisation mondiale de la santé et de ses dirigeants ce vendredi 1er octobre. Ils souhaitent empêcher que ne se reproduisent les violences sexuelles auxquelles se sont livrés des employés en République démocratique du Congo.

Mercredi, un rapport dévastateur pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait établi que 21 de ses employés, parmi 83 auteurs présumés de violences sexuelles, ont commis de telles exactions contre des dizaines de personnes en République démocratique du Congo pendant l’épidémie d’Ebola entre 2018 et 2020.

Le rapport de la commission d’enquête indépendante dénonce des « défaillances structurelles » et des « négligences individuelles ».

Les pays donateurs estiment que les principaux responsables de l’organisation ont réagi trop peu et trop lentement, malgré leur insistance.

« Nous allons nous assurer que les engagements pris par la direction de l’OMS vont mener à une plus grande responsabilité, plus de capacités d’action et un changement rapide », souligne une déclaration commune signée par les États-Unis, l’Union européenne, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et le Royaume-Uni.

Les signataires de la déclaration se sont dits « horrifiés » par les conclusions du rapport, qui a révélé des dizaines de cas d’exploitation sexuelle en échange de la promesse de travail, mais aussi neuf viols.

Ils exigent une enquête détaillée et en profondeur pour déterminer comment il est possible que ces actes n’aient été signalés « ni à la direction de l’OMS ni aux pays membres ».

« Nous travaillerons directement avec l’OMS sur des mesures précises que l’OMS doit prendre pour assurer une tolérance zéro pour l’exploitation et les violences sexuelles et pour mettre les victimes au cœur de ses préoccupations, quand elle répond à ce type d’accusations », souligne la déclaration commune.

Le docteur Tedros, qui brigue un second mandat à la tête de l’OMS en 2022, s’est dit « désolé » auprès des victimes et a promis des « conséquences sévères » aux responsables juste après la publication du rapport.

L’organisation a mis fin, dès la publication du rapport, au contrat de quatre des responsables de violences, qu’elle employait encore et les autres avaient des contrats de courte durée, a expliqué le docteur Tedros. Ils se verront bannir de tout emploi futur.

Quand une journaliste lui a demandé mercredi s’il avait l’intention de démissionner, il a esquivé. « Je suis allé sur place 14 fois et ce problème n’a pas été soulevé. Peut-être que j’aurais dû poser des questions », a-t-il toutefois reconnu.

L’OMS transmettra les allégations de viol aux autorités nationales en RDC pour qu’elles enquêtent, ainsi que dans les pays d’origine des auteurs présumés de ces actes.

Deux hauts responsables ont été placés en congés administratifs « et nous prenons des mesures pour nous assurer que d’autres personnes susceptibles d’être impliquées soient temporairement déchargées de tout rôle décisionnel » dans cette affaire, avait promis le docteur Tedros.

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Source : https://www.ouest-france.fr/monde/organismes-internationaux/violences-sexuelles-a-l-oms-les-principaux-pays-donateurs-reclament-des-actes-63dd256e-22e8-11ec-906c-ae562130e2fb