Violences policières et faux PV : deux policiers condamnés à trois ans d’interdiction d’exercer

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Publié le 26/08/2021 17:27:00

Deux policiers ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et trois ans d’interdiction d’exercer, après avoir été reconnus coupables par le tribunal correctionnel de violences volontaires sur un gardé à vue et d’avoir menti sur leur procès-verbal.

Deux policiers nationaux ont été condamnés mercredi 25 août à Lille à des peines de prison avec sursis et trois ans d’interdiction d’exercer, reconnus coupables par le tribunal correctionnel de violences volontaires sur un gardé à vue et d’avoir menti sur leur procès-verbal.

Les deux policiers, âgés de 26 et 31 ans, condamnés à 10 et 12 mois de prison avec sursis, avec inscription de la peine au casier judiciaire, vont faire appel, a-t-on appris jeudi après de leurs avocats, confirmant une information de la Voix du Nord.

L’avocat de la partie civile, Me Théophile de Weirdt, s’est dit pour sa part satisfait de cette condamnation, souhaitant envoyer un message de « vigilance sur le phénomène malheureux des violences policières », qui doivent être dénoncées quand elles se produisent.

« Il y a la volonté de la part du tribunal de statuer disciplinairement. Il y a un mélange des genres », a fustigé l’avocat du premier prévenu, Me René Despieghelaere, pour qui « le pénal doit rester au pénal, le disciplinaire au disciplinaire ».

Me Patrick Delbar, conseil du second, a également dénoncé le fait qu’« aujourd’hui, les tribunaux ont décidé de s’approprier le pouvoir disciplinaire parce qu’ils ne font plus confiance aux organes disciplinaires des professions ».

Le 4 juin 2020, les deux fonctionnaires avaient interpellé un homme à Tourcoing, dehors après 22 h en « violation de son contrôle judiciaire », selon Me Despieghelaere.

Une fois au commissariat, l’homme aurait tenu « des propos outrageants ». Les deux policiers l’ont alors « molesté » dans les couloirs, « des bousculades à plusieurs reprises », sous les caméras de vidéosurveillance qui n’enregistrent pas le son.

« Ce n’était pas un passage à tabac », a estimé Me Despieghelaere, expliquant que dans l’esprit des prévenus, « ça ne relevait pas d’un excès » et que par conséquent, ce n’était pas la peine de le mentionner dans le PV.

« Il y a eu quelques coups de poing. Ils ont dérapé […] à partir du moment où vous avez donné des coups, vous n’allez pas faire un PV pour le dire, sinon vous vous dénoncez », a en revanche argué Me Delbar.

Selon la défense, les deux policiers sont d’excellents fonctionnaires, toujours soutenus par leur hiérarchie.

« On ne veut pas non plus ruiner leurs carrières, mais les sanctionner, oui », a commenté Me de Weirdt, soulignant leur jeune âge et leur peu d’ancienneté dans la police.

Le parquet avait requis huit mois de prison ferme sous bracelet électronique et interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique, avec inscription au casier judiciaire.

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Source : https://www.ouest-france.fr/societe/police/violences-policieres-et-faux-pv-deux-policiers-condamnes-a-trois-ans-d-interdiction-d-exercer-fa3f74ce-067f-11ec-afbb-f3a2ae420a2c