

Publié le 05/05/2023 16:58:09
Le journaliste de Brut dénonce un coup de matraque et un coup de pied, portés alors qu’il était au sol, par deux policiers lors de la manifestation parisienne du 1er mai.
Le journaliste Rémy Buisine a annoncé ce vendredi avoir déposé plainte contre deux policiers auprès de l’IGPN pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique », commises lors de la manifestation du 1er mai, à Paris.
Cette plainte, dont le Parisien a pu consulter un récépissé, concerne un coup de matraque à l’épaule et un coup de pied à la tête, portés par deux policiers différents, alors que le journaliste de Brut couvrait l’arrivée de la manifestation.
« Intentionnalité »
Sollicité par Le Parisien, Rémy Buisine dénonce l’ « intentionnalité » de ces coups, alors qu’il était « identifiable » - il portait un brassard de presse - et venait d’être projeté « au sol » à la suite d’une charge de policiers.
La scène s’est produite vers 19h30, à l’arrivée de la manifestation sur la place de la Nation. « C’est allé très vite, je n’ai pris conscience de ce qui s’est passé qu’en voyant les images », a-t-il ajouté, en référence à une vidéo tournée sur les lieux, et qui témoigne des faits.
Publiée jeudi par le journaliste sur les réseaux sociaux, elle avait été visionnée 3,2 millions de fois sur Twitter ce vendredi en fin d’après-midi.
Protégé par un casque, le journaliste avait continué à couvrir la manifestation ce soir-là. Constatant notamment « des douleurs au niveau de l’épaule », il affirme s’être rendu à l’hôpital pour un examen, qui n’a pas permis de déceler d’éventuelles blessures.
Le journaliste de Brut avait également été atteint par une grenade le 1er mai, mais n’a pas porté plainte, estimant qu’il n’était pas spécifiquement « visé ».
Sur Twitter, la préfecture de police a indiqué jeudi qu’une enquête administrative sur tous ces faits avait été ouverte dès le 1er mai.
« Pas un cas isolé »
C’est la seconde fois que le journaliste, rendu célèbre pour sa couverture des mouvements sociaux, dépose plainte auprès de l’IGPN. Une enquête préliminaire avait été ouverte à Paris en 2020, portant sur des « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » dont il aurait déjà été victime lors de l’évacuation d’un camp de migrants à Paris.
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) avait appelé fin mars le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à « mettre fin aux violences policières contre les journalistes » lors des manifestations contre la réforme des retraites. Déjà, elle pointait du doigt le cas de Rémy Buisine, « agressé à deux reprises par des agents et empêché de faire son travail », selon RSF.
Le 1er mai, plusieurs journalistes avaient été blessés à Paris. « Ma situation n’est pas un cas isolé et il y a des situations parfois encore bien plus graves qui ne sont pas connues du public », avait-il écrit jeudi sur Twitter.
Un journaliste du Parisien avait notamment été touché par un résidu de grenade lors de cette manifestation, décrite comme « très violente » par Rémy Buisine, émaillée d’ « affrontements au corps à corps », de « jets de projectiles » d’un côté, et de « lancers de grenades » de l’autre.
Sollicité par Le Parisien pour obtenir des informations concernant d’éventuels autres dépôts de plainte auprès de l’IGPN, en lien avec la mobilisation du 1er mai, le ministère de l’Intérieur n’avait pas répondu au moment de la publication de cet article.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-le-1er-mai-le-journaliste-remy-buisine-porte-plainte-aupres-de-ligpn-05-05-2023-ZXWJCSPLOJFGPKQWWVEQGUM3TU.php