Violences du 1er mai 2018 : condamné à trois ans de prison dont un ferme, Alexandre Benalla fait appel

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Publié le 05/11/2021 13:45:17

L’ancien chargé de mission de l’Élysée, qui va faire appel, était soupçonné d’avoir commis des violences en réunion lors des manifestations du 1er mai 2018, notamment place de la Contrescarpe à Paris. Son ami Vincent Crase a lui aussi été reconnu coupable d’une litanie d’infractions.

Trois ans et demi après les violences qui lui étaient reprochées, le tribunal de Paris se prononçait ce vendredi après-midi sur le sort d’Alexandre Benalla. L’ancien chargé de mission de l’Élysée a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour plusieurs infractions qu’il est accusé lors de son passage au cabinet présidentiel. « Si la durée du procès a suscité de l’étonnement, certains parlant de justice de luxe, cela a été fait pour garantir aux prévenus et parties civiles d’être entendus dans leurs explications », a expliqué en préambule du jugement la présidente Isabelle Prévost-Desprez.

« Il convient de constater très clairement que vos interventions n’étaient à aucun moment nécessaires », a-t-elle aussi commenté, à propos des violences du 1er mai 2018 qui lui étaient notamment reprochées, lui rappelant qu’il a « contraint à des investigations pouvant mettre en cause l’image de la présidence de la République ».

L’ami d’Alexandre Benalla et ancien employé du parti présidentiel (LREM) Vincent Crase, absent de l’audience et poursuivi lui aussi pour de nombreuses infractions, a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis, d’une interdiction de port d’arme de dix ans et de la confiscation de celles dont il est propriétaire, ainsi que d’une amende de 500 euros.

12 infractions

Lors du procès en septembre, l’accusation avait requis dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis contre l’ancien proche collaborateur d’Emmanuel Macron et des peines de deux à douze mois avec sursis contre trois autres prévenus, Vincent Crase, ainsi que deux policiers.

Dans ce dossier, Alexandre Benalla, aujourd’hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé était poursuivi pour douze infractions, dont « violences en réunion » et « immixtion dans la fonction de policier » lors de la manifestation du 1er mai 2018. Prolixe à la barre, le père de famille a assuré avoir été « réglo, loyal, honnête » et contesté toute « violence volontaire », affirmant avoir voulu « interpeller » des « agresseurs de policiers ».

Le chargé de mission avait été identifié sur une vidéo où il apparaissait, avec un casque des forces de l’ordre, en train de brutaliser une femme et un homme, place de la Contrescarpe à Paris, à l’issue d’une journée du 1er-Mai émaillée de violences. Membre du cabinet présidentiel, le jeune homme de 26 ans avait été intégré ce jour-là dans le dispositif policier en tant que simple observateur.

« Comme des policiers et parfois à la place des policiers »

Visé depuis par une série d’enquêtes judiciaires, Alexandre Benalla avait fait face en septembre au tribunal pendant trois semaines, avec son ami Vincent Crase qui l’accompagnait ce jour-là, ainsi que deux ex-fonctionnaires de la préfecture de police de Paris ont été jugés pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla. L’un d’eux, Maxence Creusat est condamné à 5 000 euros d’amende. L’autre, Laurent Simonin, écope de trois mois de prison avec sursis, avec, pour les deux fonctionnaires, une non-inscription au casier judiciaire. Le parquet avait requis deux et quatre mois d’emprisonnement avec sursis à leur encontre et leurs avocats ont plaidé une « erreur de discernement » et la relaxe.

Le ministère public avait soutenu à l’audience qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase avaient « agi avec des policiers, comme des policiers et parfois à la place des policiers », alors que leur intervention n’était « pas nécessaire ». Les magistrats ont estimé qu’ils avaient commis des « violences illégitimes » sur, au total, quatre personnes dans le Quartier latin.

Ils avaient requis un an de prison avec sursis contre Vincent Crase, un ancien gendarme réserviste de 48 ans, également poursuivi pour avoir illégalement porté une arme ce jour-là. Dans ce dossier à tiroirs, Alexandre Benalla était en outre mis en cause pour avoir porté un pistolet sans autorisation en 2017 à Poitiers, ainsi que pour avoir utilisé, après son licenciement, deux passeports diplomatiques lors de onze voyages et réalisé un faux document afin d’obtenir un passeport de service.

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