Publié le 29/04/2022 14:20:49
La faculté n’a engagé aucune procédure disciplinaire contre l’étudiant accusé par cinq femmes, malgré un placement sous contrôle judiciaire
« Ici sont formés et protégés des violeurs. » Le collage a été affiché sur un mur de la faculté de médecin de Tours, dans la nuit du 14 au 15 avril dernier et posté sur les réseaux sociaux par le collectif Actions féministes Tours. Le message a été collé après les accusations de cinq femmes pour viol et agressions sexuelles contre un étudiant en médecine. Les faits s’étaleraient de 2013 à 2020 et auraient été commis notamment dans le cadre de soirées privées. L’une d’entre elles s’est confiée à la commission d’écoute de l’université le 8 septembre 2020.
Selon Franceinfo, la faculté de médecine a été alertée de ces agissements par mail et par téléphone, de la part de la commission d’écoute, qui a aussi prévenu la police. Cette commission a mis en garde ses interlocuteurs sur « les dangers » que pourrait représenter l’élève et a lancé une procédure interne et indépendante.
Prévenu, le président de l’université a préféré attendre d’en savoir plus avant d’agir. Une réunion a toutefois été organisée avec plusieurs représentants de la direction de la faculté et de l’hôpital où l’étudiant était en stage. Mais selon une source présente à la réunion citée par Franceinfo, le doyen de la faculté aurait évoqué « la délicatesse du dossier » en raison de la famille de l’élève mis en cause. Ses parents sont des médecins reconnus et réputés à Tours, que le doyen a côtoyé autrefois à la fac.
Aucune sanction
À la suite d’un autre rendez-vous avec les plaignantes et l’étudiant, le doyen affirme avoir interdit à ce dernier toute présence sur le campus et son lieu de stage. Mais il n’y a eu « aucune trace écrite » de cette interdiction et certains témoins affirment avoir croisé l’étudiant dans l’université entre mi-septembre et son placement en détention provisoire le 30 septembre 2020.
Franceinfo révèle qu’aucune procédure disciplinaire n’a été engagée par l’université de Tours contre lui. Il n’a jamais été sanctionné par la direction, ce qui lui a permis de poursuivre ses études à Limoges quelques mois plus tard.
Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/politique/education/viol-et-agressions-sexuelles-l-universite-de-tours-accusee-de-proteger-un-etudiant-vise-par-des-plaintes-10764232.php