Vingt-deux ans de réclusion requis à Versailles contre un homme accusé de féminicide

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Publié le 12/11/2021 13:59:16

Une peine de vingt-deux ans de réclusion criminelle a été requise ce vendredi 12 novembre à Versailles contre un homme accusé d’avoir tué son ex-compagne en 2019 dans les Yvelines

Une peine de vingt-deux ans de réclusion criminelle a été requise ce vendredi 12 novembre à Versailles contre un homme accusé d’avoir tué son ex-compagne en 2019 dans les Yvelines, un féminicide qu’il n’a pas nié durant le procès. Malgré « l’amnésie de sauvegarde » d’Anicet Polion sur les faits lors de son interrogatoire mercredi, « la volonté de donner la mort est délibérée », a lancé lors de ses réquisitions l’avocat général Marc Cimamonti. « La décision que vous prendrez sera relayée », a-t-il dit aux jurés, « 20 ans de réclusion est un socle minimal. »

Ainsi qu’il l’a reconnu pendant l’enquête, Anicet Polion, visage fin et barbe grise, a poignardé son ex-compagne le matin du 1er octobre 2019 à proximité de la crèche où elle travaillait à Marly-le-Roi, une banlieue pavillonnaire de l’ouest parisien, avant de tenter de se donner la mort. Son acte était « totalement conscient », a estimé M. Cimamonti, « il était jaloux, mais sans pathologie mentale. » Dans le box, l’accusé a la tête baissée.

Trous de mémoire

En relation depuis 2014, elle s’était éloignée de lui dans les mois précédant les faits. « Je suis devenu jaloux et possessif avec Natacha » après son départ, avait-il reconnu. Une séparation qu’il « vivait mal ». « Maintenant je me rends compte que c’était une maladie, j’attendais tellement de cette relation. »

Lors de son interrogatoire sur les faits, il n’a pas contesté le crime mais a invoqué un trou de mémoire, une amnésie subite, au grand dam des parties civiles. Dans leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles ont fait part vendredi de leur « doute » quant à la tentative de suicide qui avait suivi le meurtre, une « mise en scène » selon l’un d’eux. De son côté, l’avocat général a estimé que l’accusé a mené un « chantage au suicide » vis-à-vis de la victime.

L’autopsie de la victime avait relevé neuf plaies par arme blanche, deux mortelles dont une dans le coeur de la femme de 38 ans, mère de deux enfants issus d’autres pères. Anicet Polion, 53 ans aujourd’hui, est gardien d’immeuble, père de trois enfants. Le verdict est attendu en fin de journée.

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Source : https://www.sudouest.fr/france/vingt-deux-ans-de-reclusion-requis-a-versailles-contre-un-homme-accuse-de-feminicide-6914729.php