Publié le 18/11/2022 16:45:10
La Défenseure des droits a publié un rapport ce jeudi 17 novembre sur la vie privée des enfants. Toute une série de recommandations y est listée, notamment sur la question du cyberharcèlement et du respect de l’intimité des jeunes sur les réseaux sociaux. David et ses deux filles, Lison et Margot, ont accepté de débattre de ces sujets sensibles pour les adolescents dans les colonnes de Ouest-France.
D’un côté du canapé, David Blanchard, 48 ans. De l’autre, Lison et Margot, ses deux filles de 13 et 16 ans. Si le prof de français est plutôt détendu, affalé sur son dossier, les deux adolescentes affichent un sourire timide.
Cet après-midi-là dans leur salon d’un appartement du centre-ville de Nantes, le trio discute de sujets qu’ils n’abordent jamais ensemble habituellement : leur rapport aux réseaux sociaux et les violences en ligne. « On n’est pas abonnée aux comptes de papa, et il ne voit pas nos publications », annoncent d’emblée les deux sœurs, inscrites depuis la sixième sur Tik Tok, BeReal, Snapchat ou encore Instagram.
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Ce qui ne pose aucun souci à leur père, qui n’a jamais trouvé utile d’appliquer un contrôle parental. « Moi, je leur fais confiance, j’ai surtout tenté de limiter le temps d’écran… Au début », rigole cet utilisateur de Facebook depuis 14 ans, et plus récemment d’Instagram : « Je m’en sers pour rester en contact avec mes anciens élèves, et pour m’informer », dit-il à propos du premier site.
Posés sur les coussins, à portée de main, les iPhones de ses enfants vibrent à intervalle régulier. Les notifications défilent pendant une heure. Comme c’est courant selon elles pour leur génération, Margot et Lison ont chacune « deux comptes Insta , précise l’aînée, lycéenne en première générale, en jetant un œil sur l’écran qui s’allume. Avec le premier, j’accepte pas mal d’abonnés, mais je ne poste pas grand-chose. Le deuxième est réservé à mes trente amis proches. Avec eux, je partage des photos et des vidéos plus personnelles. »
Dans leur discours, père et filles semblent attachés à préserver leur jardin secret 2.0, à ne pas trop en dévoiler. Pourtant, à une époque où divulguer son quotidien sur les réseaux est presque devenu la norme, la frontière est mince entre ce qui reste privé et ce qui devient public.
Une notion relevée dans un rapport de la Défenseure des droits portant sur la vie privée des enfants, et publié ce jeudi 17 novembre 2022. Son auteure, Claire Hédon, y a listé une série de recommandations pour préserver l’intimité des enfants et les protéger contre les risques de cyberharcèlement.
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« Si je n’ai pas de crainte sur ce que mes filles mettent en ligne, je redoute ce qu’elles pourraient subir, le lynchage », reconnaît David, dont l’une des élèves a déjà été traumatisée par la diffusion non consentie d’une photo intime. Un « nude », dans le jargon. « Son petit copain avait fait une capture d’écran, et l’avait fait circuler dans tout l’internat. »
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/education/parents-enfants/video-harcelement-nudes-comptes-prives-un-pere-et-ses-ados-debattent-des-reseaux-sociaux-b27830c2-65d3-11ed-9023-3db2565e335c