Vannes. L’hôpital mobilisé contre les violences faites aux femmes

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Publié le 25/11/2022 09:01:03

Plusieurs animations sont prévues vendredi 25 novembre 2022, au Centre hospitalier Bretagne atlantique à Vannes (Morbihan) avec l’association France victime 56 pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Objectif : sensibiliser professionnels et usagers.

« Le médecin est souvent le premier recours d’une femme victime de violences physiques ou sexuelles », rappelle Corinne Gautier, ancienne directrice adjointe au Centre hospitalier Bretagne atlantique et bénévole. Raison pour laquelle le CHBA à Vannes (Morbihan) et l’association France victimes 56 travaillent main dans la main depuis le Grenelle des violences conjugales en 2019. La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ce vendredi 25 novembre 2022 sera l’occasion de nouvelles actions pour sensibiliser un maximum de personnes.

Que proposeront l’hôpital et l’association le 25 novembre pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ?

Plusieurs animations seront proposées ce jour-là. Un stand d’information sera installé au niveau de l’accueil de l’hôpital pour ses usagers. Un autre stand sera positionné au self à l’attention des professionnels. « Ces deux stands seront tenus par des professionnels de santé et de France victime 56, indique Stéphane Brézillon, secrétaire générale de l’association. L’enjeu est de faire connaître les protocoles mis en place et d’informer les usagers des recours possibles. » Des sets de table rappelant les chiffres clés et un film seront également proposés en interne.

Pourquoi l’hôpital est-il un acteur essentiel dans cette lutte ?

Une victime sur quatre va voir le médecin avant même de contacter une association, le 3919 ou les forces de sécurité. La présence de France victime 56 est donc essentielle au sein de l’établissement. « Le CHBA est une porte d’entrée pour la prise en charge des soins », pour son directeur adjoint aux affaires juridiques et générale Édouard Brémond. Le secrétaire de France victime 56 confirme : « C’est au début de la prise en charge que les choses peuvent s’exprimer. » Ainsi, sensibiliser les soignants à la détection et à la manifestation des violences intrafamiliales permet d’avoir une prise en charge médicale adéquate. « Cela permet également une prise en charge judiciaire avec les mesures nécessaires que les juridictions sont en mesure de prendre rapidement, sans même parler des sanctions. »

Qu’a-t-il concrètement été mis en place grâce à ce partenariat ?

Tout a commencé fin 2019. Il était alors question de faciliter le dépôt de plainte des victimes à l’hôpital. « L’objectif de départ est d’éviter qu’elles se rétractent. » Le lien s’est depuis renforcé avec la mise en place de permanences dans une salle proche des consultations des médecins légistes pour faciliter le parcours des victimes. Ainsi, 129 victimes, dont 44 pour violences conjugales, ont été reçues lors des permanences de l’association au CHBA.

Les professionnels de santé sont-ils suffisamment sensibilisés à la détection et la prise en charge de ces violences ?

« Ce n’est pas toujours facile, reconnaît Corinne Gautier. Les personnes viennent parfois pour un autre motif ou accompagnées de l’auteur. » Un programme pluriannuel de formation en place depuis 2020 vise donc à sensibiliser les personnels médicaux et paramédicaux de l’hôpital à cela. « Les médecins posent des questions sur les violences qu’en cas de signes d’appel, alors qu’elles devraient être systématiques, assure Corinne Gautier. Cela demande de former à comment on pose les questions et comment réagir en cas de situation révélée. Vaut-il mieux passer à côté de graves révélations ou risquer de choquer par une question ? Il ne faut pas avoir peur d’être intrusif. »

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/vannes-56000/vannes-l-hopital-mobilise-contre-les-violences-faites-aux-femmes-69c883be-6a82-11ed-9372-84fe68898a5a