Vague de piqûres en soirée : un fléau européen ?

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Publié le 03/08/2022 16:12:06

Espagne, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni... La France n’est pas le seul pays à recenser des témoignages d’attaques à la seringue. S’il est difficile d’attester la véracité de ce phénomène, subsiste la crainte de la soumission chimique et, derrière, de possibles agressions sexuelles.

Une recrudescence de cas de piqûres reçues en Europe ? La question se pose alors que de nouveaux cas ont été recensés en Espagne ces derniers jours. Des dizaines de plaintes ont été déposées par des jeunes femmes, affirmant avoir été les victimes de piqûres lors de soirées. En Catalogne, les autorités ont dénombré plus d’une vingtaine de cas. Au Pays basque, les forces de l’ordre ont reçu douze plaintes les quinze derniers jours. Si aucune trace de drogue n’a été détectée d’après les analyses réalisées et qu’aucune agression sexuelle n’a été dénoncée, l’amplification du phénomène interroge.

Derrière ces cas de piqûres, la crainte de la soumission chimique (soit l’administration à des fins criminelles de substances chimiques à l’insu de la victime) et de possibles agressions sexuelles. Depuis l’automne 2021, au Royaume-Uni, des centaines d’étudiantes droguées à leur insu par injection ont témoigné. Un rapport publié fin avril dans le pays recensait 1 382 épisodes entre septembre 2021 et janvier 2022. Or, aucune analyse toxicologique menée n’a révélé la présence de substances illicites.

Un phénomène qui se diffuse en Europe. En Belgique, lors de la « Belgian Pride » à Bruxelles en mai dernier, deux cas de « piqûres sauvages » ont été rapportés. Cette fois-ci, les deux victimes sont un homme et une femme. Aux Pays-Bas, une victime rapporte aux médias néerlandais avoir été piquée en novembre 2021 à Amsterdam lors d’une soirée.

En France, des phénomènes localisés

Aux prémices de l’été, ce phénomène de « piqûres en soirée » prend de l’ampleur et connaît une résonance certaine en France. Au 16 juin, plus de 800 plaintes avaient été déposées et 1 098 témoignages recensés dans le pays. Avec, souvent, le même schéma : des jeunes femmes se trouvent en soirée et sentent une piqûre, la plupart du temps dans le bras ou dans la jambe. Si certaines ne relatent aucun effet indésirable, certaines victimes, elles, rapportent éprouver des vertiges ou somnolences.

Dans une note en date du 7 juin, la Direction de la police nationale relate « des effets immédiats », mais aussi des piqûres avec parfois des « marques de bleus ». Les symptômes sont variés et vont « des maux de tête » aux « bouffées de chaleur » en passant par des « vertiges » voire une « perte de connaissance ».

Des phénomènes localisés, surveillés de près par les autorités. Le 2 juillet, 21 cas de piqûres sont recensés lors du festival Garorock à Marmande, selon la préfecture du Lot-et-Garonne. Le 4 juillet, à Hilbesheim, une jeune fille se dit être victime d’une piqûre à la seringue lors de festivités locales. Le 25 juillet, nouvel épisode. Cette fois-ci à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, lors du festival Musiks. Une jeune femme rapporte être victime d’une piqûre, mais ne déclare aucun symptôme.

VIDEO. Descente «anti-piqûres» dans une boîte de nuit à Roanne

Lors des fêtes de Bayonne, qui ont eu lieu du 27 au 31 juillet dernier, 124 personnes affirment avoir été victimes de piqûres lors des festivités. France Bleu rapporte qu’elles ont été examinées et que plus d’une dizaine a porté plainte. Ces cas de piqûres par centaines en France et à travers à l’Europe demeurent un mystère. Les analyses ne mettent en lumière, dans l’immense majorité des cas, la présence d’aucune drogue ou substance chimique, tandis que les autorités tentent en vain de cerner le phénomène.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/vague-de-piqures-en-soiree-un-fleau-europeen-03-08-2022-GOHVUY7HNZHEVBW6DNGXI6VQEQ.php