Une enquête ouverte pour crime de guerre après la mort du journaliste Arman Soldin en Ukraine

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Publié le 10/05/2023 16:53:41

Le coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine a été tué mardi lors d’une attaque de roquettes russes près de Bakhmout. Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour crime de guerre.

Le parquet antiterroriste (PNAT) a ouvert une enquête pour crime de guerre à la suite de la mort du journaliste Arman Soldin, ce mardi, en Ukraine. Cette enquête, confiée aux gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), visera à déterminer les circonstances du décès de ce Français né à Sarajevo, tué à l’âge de 32 ans.

Arman Soldin était le coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine. Il a trouvé la mort lors d’une attaque de roquettes russes dans l’est du pays, près de la ville assiégée de Bakhmout, touché alors qu’il s’était couché au sol pour tenter de se protéger. Le journaliste faisait partie d’une équipe de cinq reporters de l’AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens sur le front le plus actif de la guerre. Le reste de l’équipe s’en est sorti indemne.

Dans la soirée, Emmanuel Macron lui a rendu hommage. « Journaliste de l’Agence France-Presse, l’un de nos compatriotes, Arman Soldin, a été tué en Ukraine. Avec courage, dès les premières heures du conflit il était au front pour établir les faits. Pour nous informer », a tweeté le président français.

« L’Agence dans son ensemble est effondrée », a déclaré Fabrice Fries, le PDG de l’AFP. « Sa mort est un terrible rappel des risques et dangers auxquels sont confrontés les journalistes au quotidien en couvrant le conflit en Ukraine ». Quant à Phil Chetwynd, le directeur de l’information de l’agence de presse, il a salué la mémoire d’un journaliste « courageux, créatif et tenace ».

VIDEO. Arman Soldin, journaliste à l’AFP, tué dans une frappe de roquettes en Ukraine

Emmanuel Macron lui a rendu hommage mardi soir. « Journaliste de l’Agence France-Presse, l’un de nos compatriotes, Arman Soldin, a été tué en Ukraine. Avec courage, dès les premières heures du conflit il était au front pour établir les faits. Pour nous informer », a-t-il tweeté.Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens, en réaction à ce qu’il présente comme l’exécution d’un de ses hommes par les forces de Kiev. « On ne sait pas comment s’appelait notre gars blessé qui a été abattu par de misérables Ukrainiens. Mais on va tuer tous ceux qui sont sur le champ de bataille. On ne fera plus de prisonniers », a lancé dimanche Evguéni Prigojine dans un message audio publié sur Telegram par son service de presse.

Il réagissait à un autre enregistrement audio publié sur un compte Telegram soutenant Wagner et présenté comme une conversation entre des militaires ukrainiens ordonnant l’exécution d’un combattant du groupe paramilitaire fait prisonnier. L’authenticité de ce dernier enregistrement n’a pas été confirmée à ce stade. « Quand tu fais un prisonnier, tu commences par prendre soin de lui, tu le soignes, tu ne lui fais pas de mal et tu le renvoies à la maison après quelque temps en l’échangeant ou juste comme ça », a déclaré Evguéni Prigojine.

En première ligne à Bakhmout

Accusé de nombreuses exactions sur les différentes zones d’opérations où il a été déployé à travers le monde, le groupe Wagner est actuellement en première ligne dans la bataille de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, qui fait rage depuis des mois.

Régulièrement, depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de mauvais traitements de prisonniers constituant des crimes de guerre. Mi-avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé les agissements de « monstres » russes après la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo choc montrant la décapitation d’un prisonnier de guerre ukrainien présumé. Evguéni Prigojine avait rejeté des accusations formulées par une ONG et un déserteur de son groupe qui affirmaient que les bourreaux du soldat ukrainien, visibles dans cette vidéo, étaient des membres de Wagner.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/ukraine-une-enquete-ouverte-pour-crime-de-guerre-apres-la-mort-du-journaliste-arman-soldin-10-05-2023-N5Q6NSQDMJBTRINQCCDV4QHP54.php