Un militant LFI jugé pour avoir brûlé le drapeau français à Nantes

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Publié le 10/05/2022 08:12:01

Un homme décrit comme un «leader de l’ultragauche radicale nantaise» et pressenti pour être candidat aux législatives a été jugé lundi 9 mai à Nantes, après avoir brûlé un drapeau «volé» à un «militant d’extrême-droite» lors d’une manifestation.

Il y a encore trois mois, il était « pressenti » par la presse locale pour être le candidat LFI aux prochaines élections législatives sur la 3e circonscription de Loire-Atlantique - comme l’indiquait Ouest-France - le fief de l’ancien député-maire de Nantes et Premier ministre (PS) Jean-Marc Ayrault. Mais, ce lundi 9 mai, c’est à la barre du tribunal correctionnel de Nantes qu’Oussama Sbaï a comparu.

Présenté par la police comme « un leader de l’ultragauche radicale nantaise », cet ancien serveur de 40 ans était jugé pour avoir « outragé » le drapeau tricolore français en le brûlant lors d’une manifestation contre le passe sanitaire à Nantes le 4 septembre 2021. Détail d’importance : il l’avait « volé », d’après les enquêteurs, à un « militant d’extrême droite » - d’après lui - qui s’était invité dans son cortège.

Le jour des faits, cette figure des « serveurs nantais contre le passe sanitaire » se trouvait en effet en tête d’une manifestation « non autorisée » qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes. « Chargé du parcours », d’après la police, il avait été vu en train de « traverser rapidement le cortège » et de « désigner du doigt le porteur d’un drapeau » issu du collectif « Tout va bien 44 ».

Ses avocats plaident la relaxe

Le « vol avec violence » du drapeau de ce « militant d’extrême droite » s’était alors déroulé « hors du champ des caméras », a relevé ce lundi la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. L’ancien serveur de bar nantais - qui s’est désormais reconverti comme « artiste de rue » - était ensuite réapparu pour rejoindre le cortège avec « le drapeau dans la main ». Il avait « tenté d’y mettre le feu avec son briquet », puisque « des flammèches étaient visibles », avant de le « brandir » puis de le « lâcher au sol ».

Pour ces faits, Oussama Sbaï avait été interpellé à la sortie du tribunal judiciaire de Nantes, alors qu’il venait d’être condamné par la juridiction pour d’autres faits. Cet homme de 40 ans a pourtant assuré n’avoir « porté aucun coup » au détenteur du drapeau, dont la propriété n’est d’ailleurs « pas établie ». Ses avocats Me Raphaël Kempf et Me Stéphane Vallée ont ainsi plaidé la relaxe en raison de l’absence de « trouble à l’ordre public » ou d’une quelconque « intention d’outrager le drapeau » français. « Ce symbole de la République (…) peut aussi être confisqué par d’autres personnes », a insisté l’avocat parisien.

Me Stéphane Vallée a au passage déploré la « procédure colorée » des enquêteurs : dans un procès-verbal, ils avaient écrit que son client cherchait « l’affrontement systématique avec les forces de l’ordre »… Le procureur de la République a pour sa part estimé que les deux infractions étaient caractérisées. Le militant LFI, qui a « onze mentions » au casier judiciaire, doit être condamné, selon lui, à trois semaines de travail d’intérêt général (TIG) et à une amende de 400 euros au Trésor public. Verdict dans trois semaines.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/nantes-un-militant-lfi-juge-pour-avoir-brule-le-drapeau-francais-10-05-2022-5SAFIRXZ3ZEW7LYGYPTS4DZFAE.php