Un immeuble ravagé par un incendie à Champigny : un bilan « miraculeux », des sinistrés relogés au camping

logo Le Parisien illustration Un immeuble ravagé par un incendie à Champigny : un bilan « miraculeux », des sinistrés relogés au camping

Publié le 26/02/2023 08:47:45

Les flammes ont détruit un immeuble du quartier des Mordacs samedi après-midi, sans faire de victime. Les habitants ont réussi à évacuer à temps et les pompiers sont arrivés très vite. Près de 70 personnes ont dû être relogées en urgence.

Des flammes dévorant la façade de l’immeuble, depuis le rez-de-chaussée jusqu’au 9e et dernier étage. Lorsque le maire de Champigny-sur-Marne reçoit les premières images de l’incendie en train de sévir dans le quartier des Mordacs, ce samedi vers 17h20, il s’attend au pire. Le drame de Vaulx-en-Velin, qui a fait dix morts dont quatre enfants en décembre, est encore dans toutes les têtes.

Pourtant, une heure plus tard, le bilan tombe, « miraculeux », avoue l’élu : aucune victime, pas même un locataire intoxiqué par les fumées. Seulement d’importants dégâts matériels avec une vingtaine de familles, soit 70 habitants, à reloger car leurs appartements sont inhabitables.

« Si l’incendie était arrivé la nuit, le bilan aurait été dramatique », souffle un responsable des secours. Et pour cause. Les occupants de l’immeuble ont réagi « efficacement », salue Laurent Jeanne (Libres !), le maire. « De même que les sapeurs-pompiers, dont la caserne est proche et qui sont arrivés très vite. »

Les flammes se sont propagées « à toute vitesse »

Le feu se serait déclaré dans un logement situé au rez-de-chaussée ou au premier étage de cet immeuble situé rue du Bois-l’Abbé, au sein d’une vaste résidence du bailleur social IDF Habitat. Le locataire était absent au moment du drame. Les flammes se sont propagées « à toute vitesse », d’étage en étage, raconte une rescapée. « Les balcons sont en plastique », explique Laurent Jeanne.

Marie-Isabelle était dans sa chambre au 5e étage lorsqu’elle a commencé à sentir le brûlé : « J’ai regardé ma multiprise, pensant qu’elle était peut-être en train de surchauffer. L’odeur m’a immédiatement interpellée car un violent incendie a eu lieu dans un immeuble juste à côté en 2020, durant le confinement. Ça m’avait traumatisée. »

La jeune femme fait le tour de ses installations électriques. Rien. Elle regarde alors par la fenêtre : « J’ai vu plein de fumée noire. J’ai compris qu’il y avait le feu. J’ai alors appelé ma grand-mère, ma mère, ma grande-soeur et mes neveux et leur ai dit de sortir. On a pris des affaires chaudes et on est descendu par les escaliers. »

La question des balcons en plastique

« Les parties communes n’étaient pas enfumées. C’est pour ça qu’on a réussi à tous évacuer rapidement », témoigne une autre locataire. En effet, les flammes ont ravagé la façade en premier, avant de s’attaquer aux appartements.

« On demande à IDF Habitat depuis des années de changer ces balcons en plastique ! Ils ne font rien ! », interpelle une habitante, furieuse et encore sous le choc. À ses côtés, un représentant du bailleur l’écoute, la mine défaite.

Près de 150 pompiers de Paris et d’importants moyens hydrauliques ont été déployés sur place. Les soldats du feu sont parvenus au bout de l’incendie rapidement. Une ronde de surveillance a été mise en place pour 24 heures afin de prévenir toute reprise de flammes.

Les familles relogées au camping ?

Vers 19 heures, la mairie a fait ouvrir le gymnase Jesse-Owens afin d’y abriter la vingtaine de familles sinistrées, épaulée par les membres de la Protection Civile. Dans la soirée, des policiers qui sécurisaient la zone ont été pris à partie et ont dû utiliser le lanceur de balles de défense et des grenades lacrymogènes pour se dégager. Ils sont parvenus à atteindre avec leur Taser puis interpeller un agresseur qui les avait frappés.

Désormais, le défi principal est de trouver des solutions de relogement pour les dizaines de locataires dont l’appartement est devenu inhabitable. « Nous n’avons aucun appartement disponible, confie le responsable d’IDF Habitat sur place. Lors du précédent incendie, nous avions pu compter sur la solidarité interbailleurs. Il faut qu’on étudie cette piste. »

La commune, de son côté, a une ébauche de solution : « Nous allons regarder avec le camping de Champigny, explique Laurent Jeanne. Nous avons une convention avec eux. Ils auraient peut-être des bungalows disponibles en cette période. »

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/un-immeuble-ravage-par-un-incendie-a-champigny-sur-marne-la-nuit-le-bilan-aurait-ete-dramatique-26-02-2023-KX7X2ZP2ZJHJBADNFNPDGCVLFQ.php