Publié le 09/11/2021 08:02:43
Une association qui enquête sur les faits de maltraitance animale a déposé plainte contre un habitant de Brest pour « acte de cruauté ». Il aurait affirmé avoir tué plusieurs portées de chatons nés car ses quatre chattes n’étaient pas stérilisées.
« Je préfère ne pas vous expliquer comment il s’y prenait, mais c’est très violent », lâche Bernard Fehringer. Enquêteur pour l’organisation Action Protection Animale dans le Finistère, il a reçu récemment un signalement alarmant. Selon deux témoins, un Brestois habitant le quartier de Bellevue aurait déclaré avoir tué, à plusieurs reprises, les portées de chatons de ses quatre chattes.
« Elles n’étaient pas stérilisées et il les laissait sortir donc, forcément, elles avaient des portées. À chaque fois, il les supprimait. Il ne s’en cachait même pas ! » relate Bernard Fehringer.
Des méthodes d’un autre temps, d’autant plus incompréhensibles que les associations animales proposent de prendre en charge les chatons. Et même de stériliser les chattes lorsque des propriétaires ne sont pas en mesure de le faire.
Militant de la cause animale depuis cinquante ans, Bernard Fehringer est malheureusement habitué aux violences envers les animaux. « Ça s’arrête aux négligences et aux maltraitances d’habitude. Là, c’est encore plus violent : on parle de tuer, avec récidive en plus », se désole celui qui a été candidat aux législatives de 2017 pour le Parti animaliste dans la circonscription de Crozon.
Après recoupement de ces témoignages, Bernard Fehringer et Action Protection Animale ont donc déposé une plainte pour « acte de cruauté ». Des faits passibles de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende : la sanction vient d’être durcie par la récente loi contre la maltraitance animale. « La plainte a bien été enregistrée et l’enquête est en cours au niveau de la Sûreté départementale », confirme la police de Brest.
En octobre 2021, l’organisation de protection animale a déjà fait appel aux autorités brestoises pour d’autres faits dans le quartier de Bellevue. Il s’agissait cette fois de deux chiens et de trois chats vivant enfermés dans un appartement insalubre, volets fermés, depuis plusieurs semaines.
« Nous sommes venus voir sur place après un signalement et les avons effectivement aperçus et entendus. La police est intervenue et ils ont été emmenés à la fourrière, puis confiés à des associations », raconte Bernard Fehringer.
Cela ne fait que quelques mois que ce retraité, installé à Camaret-sur-Mer, occupe cette fonction de correspondant en Finistère pour Action Protection Animale. Auparavant, il a mené des actions similaires pour la SPA de Paris pendant huit ans. Le militant constate une évolution des mentalités : « Les gens dénoncent beaucoup plus qu’avant ces comportements. Quand des voisins aperçoivent des maltraitances, ils hésitent moins », salue-t-il.
L’enquêteur vient d’ailleurs de recevoir un nouveau signalement visant un chenil de la région, déjà accusé de faits similaires. Ce qui avance moins vite, en revanche, c’est la réponse policière et judiciaire, regrette-t-il : « On passe après tout le reste, quand ils ont le temps… »
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/un-brestois-accuse-d-avoir-tue-des-chatons-une-plainte-pour-acte-de-cruaute-deposee-f495c494-40a7-11ec-b2cb-c1e4c742feea