Un animateur d’Outreau jugé pour des viols et agressions sexuelles sur plusieurs enfants

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Publié le 17/06/2021 04:34:48

Un homme de 33 ans comparaît à partir de ce jeudi devant la cour d’assises du Pas-de-Calais, accusé de viols et agressions sexuelles sur des mineurs. Il est soupçonné de s’en être pris à 12 petits garçons et deux petites filles de 4 à 5 ans dans un centre culturel et social d’Outreau.

De l’avis de ses employeurs ou de ses collègues, c’était un bon animateur, volontaire et ne posant aucun problème. Souvent décrit comme réservé, il était perçu comme un professionnel apprécié des enfants, même s’il se montrait parfois trop tactile avec eux aux yeux de certains. Une façade honorable. L’homme, aujourd’hui âgé de 33 ans, est accusé de viols et d’agressions sexuelles sur de jeunes enfants du centre culturel et social Jacques-Brel d’Outreau (Pas-de-Calais), où il travaillait les samedis après-midi.

Entre 2015 et 2017, celui qui a également œuvré dans plusieurs établissements scolaires de cette commune déjà marquée par un retentissant scandale de pédophilie est soupçonné de s’en être pris à quatorze enfants : deux fillettes et douze petits garçons, âgés seulement de 4 à 5 ans au moment des faits. Son procès s’ouvre ce jeudi 17 juin devant la cour d’assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer.

Un jeu du bâton

L’enquête démarre le 5 mars 2017 lorsque la mère de Jean (le prénom a été modifié) se présente au commissariat de Boulogne-sur-Mer. L’animateur a « joué avec ma bibiche », lui a confié, le matin même, son fils de 4 ans dans son vocabulaire enfantin. Les gestes qu’il mime ensuite sont explicites.

L’animateur est interpellé dès le lendemain. En garde à vue, ce célibataire avoue s’en être pris à Jean avant d’avouer spontanément d’autres faits. Au terme des investigations, quatorze petites victimes présumées ont été identifiées. L’accusé reconnaît certains faits qui lui sont imputés et en nie d’autres.

Selon l’enquête, pour parvenir à ses fins, cet amateur de basket et de jeux vidéo avait pris l’habitude de pervertir le jeu dit du bâton consistant à cacher un objet sur un enfant. L’animateur aurait placé alors le bâton au niveau des parties intimes de ses victimes pour pratiquer des attouchements. Il se serait isolé régulièrement dans le dortoir du centre socioculturel pour commettre ses actes. Pour cinq des enfants, des accusations de viols ont été retenues.

Une première alerte sans suites

Il arrivait également au natif de Boulogne-sur-Mer, qui avait vainement tenté de devenir gendarme avant de se tourner vers l’animation, de filmer ses pratiques. Les enquêteurs ont ainsi découvert dans son disque dur l’agression de Jean. On l’entend dire au garçonnet : « Il faut pas le dire, d’accord ? Tu le dis à personne, pas à maman, pas à papa, personne, d’accord ? »

Mais ce sont bien les révélations de l’enfant à sa mère en mars 2017 qui auront fait éclater l’affaire. En 2015 ou en 2016, une première alerte n’avait pas prospéré. Le personnel d’une école où il intervenait en tant qu’animateur d’activité périscolaire (TAP) s’était inquiété de le voir s’enfermer à clé dans une salle avec un petit garçon. La direction de l’école, la mairie et l’Education nationale avaient été avisées, mais les explications alors fournies par l’animateur avaient suffi.

Selon les témoignages des parents de ses jeunes victimes recueillis pendant l’instruction, les agissements de l’animateur ont eu de lourdes conséquences : terreurs nocturnes, énurésie, agressivité, comportements sexués hyperprécoces… le tableau clinique est lourd.

Des photos et vidéo pédopornographiques

Dans son ordinateur, les enquêteurs ont découvert plusieurs photos et vidéos pédopornographiques. Des documents piochés sur Internet, mais aussi quelques clichés personnels qui lui valent également des poursuites. Un homme suspecté de l’avoir aidé à se procurer de telles images sera également jugé à ses côtés. Outre son emploi d’animateur au centre Jacques-Brel, l’accusé accompagnait plusieurs colonies de vacances. Mais les investigations n’ont révélé aucun fait commis lors de ces déplacements.

L’expert psychiatre qui l’a examiné a conclu que l’animateur ne souffrait d’aucune pathologie mentale, tout en soulignant la dangerosité de son orientation sexuelle déviante. L’expert psychologue a pour sa part relevé un risque de récidive, même s’il précise que l’accusé se dit conscient de sa problématique pédophile. Contactée, son avocate n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-animateur-doutreau-juge-pour-des-viols-et-agressions-sexuelles-sur-plusieurs-enfants-17-06-2021-2FR7LHTTMZAAVAWG6B6CJMLLMQ.php