Publié le 17/11/2021 21:56:48
Deux hommes de 46 et 60 ans ont été arrêtés à Montauban et Saint-Denis-de-Pile, mardi, dans le cadre d’une enquête du parquet national antiterroriste sur des soupçons de préparation « d’actions violentes »
Mardi, deux hommes ont été interpellés par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d’une enquête du Parquet national antiterroriste portant sur des soupçons de préparation « d’actions violentes » dans la mouvance de l’ultradroite. L’enquête a été ouverte en octobre pour « association de malfaiteurs terroriste et provocation directe par un moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme ». Les deux hommes ont été repérés sur la messagerie cryptée Telegram. Des propos racistes, antisémites et des appels à des « actions violentes » auraient été échangés ainsi que des tractations pour « des achats d’armes ». Le premier, âgé de 46 ans, a été arrêté à Montauban, ville dont il est un employé municipal, a révélé « La Dépêche du Midi ». Le second, âgé de 60 ans, a été interpellé à son domicile, à Saint-Denis-de-Pile, en Gironde.
Nombreuses armes
« Une cinquantaine d’armes, principalement des fusils de chasse mais aussi des revolvers, ont été retrouvées chez le Girondin », a-t-on appris d’une source proche du dossier, qui reste très prudente sur le degré d’implication dans la mouvance de l’ultradroite du sexagénaire. Échangeait-il pour vendre des armes ? Connaissait-il et partageait-il les idées racistes et projets « d’actions violentes » diffusées sur la messagerie cryptée ? L’enquête doit répondre à ces questions.
Des armes ont également été retrouvées chez le Montalbanais. Les deux suspects arrêtés mardi ont été ramenés au siège de la DGSI, à Levallois-Perret, où ils sont entendus dans le cadre de gardes à vue qui peuvent durer jusqu’à 96 heures.
« Un mec assez normal »
Originaire de Saint-Denis-de-Pile, séparé et sans activité après avoir exercé dans la restauration, le Girondin est déjà connu de la justice. En 2006, il a été condamné par la cour d’assises de la Dordogne à 14 ans de réclusion pour un meurtre commis en 2004, dans le Bergeracois. Après un passage en prison, il était revenu dans sa commune natale, à quelques rangs de vignes de Libourne.
Ces dernières années, il a également présidé la société de chasse d’un village voisin. Le maire de la petite commune se souvient d’un « gars pas mauvais, gentil et très abordable. Un mec assez normal, même si un peu particulier par son côté grande gueule ». L’homme paraissait même « inoffensif » selon l’édile, très surpris par l’arrestation du sexagénaire qu’il n’a jamais entendu prononcé de propos racistes ou antisémites.
Quant à la maire de Saint-Denis-de-Pile, Fabienne Fonteneau, elle le connaissait peu. Prévenue qu’une arrestation allait avoir lieu sur sa commune, elle n’était pas du tout informée des tenants et aboutissants. Elle a appris l’éventuel lien avec des mouvances extrémistes dans la presse. « Malheureusement, ce n’est pas une surprise de découvrir que l’extrême droite est aussi présente sur notre territoire. On le voit bien lors des élections », relate l’élue, inquiète des conséquences de ce genre de « propos extrêmes sur des esprits fragiles ».
Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/gironde/libourne/ultradroite-un-girondin-deja-connu-de-la-justice-parmi-les-deux-interpelles-6976088.php