Tweets sur la «peste» des «Gilets jaunes» : le juge parisien Charles Prats sanctionné

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Publié le 17/01/2023 17:59:41

L’instance disciplinaire des magistrats a estimé que cet ancien membre de la Délégation nationale de lutte contre la fraude avait manqué à son devoir d’impartialité.

Dans ses tweets, il fustigeait les « Khmers verts » et assimilait les « Gilets jaunes » à « la peste noire ». Le magistrat Charles Prats, vice-président du tribunal judiciaire de Paris, a écopé d’une sanction disciplinaire pour ses prises de position sur le réseau social, a-t-on appris ce mardi de source judiciaire.

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a décidé de sanctionner ce magistrat, ancien membre de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) et qui se présente comme vice-président du syndicat marqué à droite UNI, après la publication de plusieurs tweets.

En mars 2019, il avait appelé à arrêter « de parler de Gilets jaunes » et avait ajouté : « osez nommer la peste noire qui sévit dans nos rues tous les samedis : extrême gauche, antifas, black blocks. Et nos services les connaissent, il serait grand temps de les stopper, policièrement et judiciairement ».

Le 27 octobre 2020, il avait cette fois fustigé « le totalitarisme climatique (qui) vous poursuivra jusque dans la mort », dans un tweet accompagné du hashtag « Khmers Verts » et d’un émoji de personnage vomissant.

Selon le CSM, ces messages « caractérisent, par les termes employés sans la moindre nuance, un manquement à ses obligations de réserve, de prudence et de délicatesse ».

Ses prises de position sur les « Gilets jaunes » ont également « pu faire naître un doute quant à sa neutralité », alors même que Charles Prats a été amené à statuer, en sa qualité de JLD, sur des procédures en lien avec ce mouvement, a relevé l’instance disciplinaire des magistrats, qui constate « un manquement à son devoir d’impartialité ».

Le CSM a également fait grief à Charles Prats du « caractère fréquent de ses retards » et des « difficultés » à le joindre, « source de stress pour les greffiers et fonctionnaires ».

« Une incidence sur l’image de la justice »

Pour toutes ces raisons, l’instance a prononcé à son encontre une mutation d’office, a indiqué le CSM, confirmant une information de France Inter.

Dans sa décision, le CSM, saisi par le garde des Sceaux après une enquête administrative, a conclu que « les manquements (de Charles Prats) à son devoir d’impartialité ont eu une incidence sur l’image de la justice et particulièrement de la juridiction dans laquelle il exerce ».

« Je suis très serein. Je n’ai pas le sentiment d’avoir démérité dans ma façon de travailler. Le CSM a pris sa décision, dont acte », a réagi l’intéressé. « Je vais prendre un peu de recul, j’ai plein de projets », a-t-il ajouté.

Sur Twitter ou dans des ouvrages, ce magistrat a également plusieurs fois dénoncé l’ampleur supposée de la fraude sociale sur la foi de chiffres contestés par des parlementaires et des cellules de fact-checking.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/tweets-sur-la-peste-des-gilets-jaunes-le-juge-parisien-charles-prats-sanctionne-17-01-2023-M2QTEMZ5YJH2JJUQUYFODNE6ZA.php