Publié le 04/09/2022 07:00:04
Le 5 septembre 2012, trois membres d’une famille Britannique d’origine irakienne avaient été retrouvés morts dans leur voiture, avec plusieurs balles dans la tête, sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d’Annecy. Un cycliste de la région avait également été abattu. Deux fillettes avaient été retrouvées vivantes. En dix ans, plusieurs pistes ont été explorées, des suspects placés en garde à vue, des milliers de pièces étudiées. Mais ce quadruple homicide reste une énigme.
Connu sous le nom de « tuerie de Chevaline », le quadruple meurtre commis le 5 septembre 2012 sur les hauteurs du lac d’Annecy (Haute-Savoie), dans les Alpes, reste l’une des grandes énigmes criminelles françaises. Ce jour-là, un Britannique d’origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère de 74 ans, Sallem Suhaila al-Allaf, avaient été retrouvés morts, avec plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture sur une route de montagne près de Chevaline. Les deux fillettes du couple avaient miraculeusement échappé au tueur, contrairement à un cycliste de la région – probable victime collatérale – qui passait par là : Sylvain Mollier, 45 ans, lui aussi abattu méthodiquement selon les éléments d’enquête.
Après une décennie d’investigations, plusieurs suspects ont été placés en garde à vue, des centaines de témoins ont été entendues, et des milliers de pièces ont été étudiées. Mais en ce 5 septembre 2022, l’affaire est loin d’être résolue. En février dernier, pourtant, la procureure de la République, Line Bonnet, semblait confiante : « Je pense que nous ne sommes plus très loin. Nous aboutirons grâce aux preuves scientifiques », avait-elle estimé, dans une interview à la Tribune de Genève .
Seulement aujourd’hui, le dossier de 90 tomes contient plus de questions que de réponses. Récemment, comme l’ont révélé nos confrères du Parisien , le parquet d’Annecy a requis le 18 juillet le dessaisissement de l’affaire au profit du nouveau pôle judiciaire consacré aux cold cases. Trois juges d’instruction tenteront d’apporter un regard nouveau sur les pistes explorées par les enquêteurs au fil des ans. Les voici.
Il s’agit du dernier rebondissement en date. En janvier dernier, le parquet d’Annecy avait annoncé le placement en garde à vue d’un témoin mis hors de cause en 2015 dans le but de « procéder à des vérifications d’emploi du temps ». Selon la presse locale et notamment Le Dauphiné , il s’agit d’un homme un temps considéré comme un suspect majeur, recherché pendant des mois : un mystérieux motard, aperçu par des témoins au moment de la tuerie. Ce dernier avait finalement été retrouvé en 2014 grâce à l’analyse de données téléphoniques relevées sur l’antenne relais la plus proche.
Cet entrepreneur de la région lyonnaise, « honorablement connu » selon les enquêteurs et sans casier judiciaire, a toujours affirmé n’avoir rien vu, et ne se souvenir de rien. Après cette dernière garde à vue opérée en début d’année 2022, les soupçons ont été levés, comme l’a confirmé dans un tweet le parquet d’Annecy.
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/tuerie-de-chevaline-apres-dix-ans-d-enquete-le-mystere-reste-entier-autour-du-quadruple-meurtre-c7a0c2be-2a98-11ed-8590-2e15b6d85286