Terrorisme : la déchéance de nationalité française d’une femme franco-turque validée par la justice

logo Le Parisien illustration Terrorisme : la déchéance de nationalité française d’une femme franco-turque validée par la justice

Publié le 05/05/2023 13:06:40

Depuis 2019, une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels.

Pour avoir projeté un attentat en France, Unzîle Nûr Sert, 25 ans, a perdu sa nationalité française. Estimant la sanction « excessive et disproportionnée », la jeune femme avait demandé au Conseil d’État de suspendre la décision du gouvernement. Ce vendredi, la plus haute juridiction administrative l’a déboutée, en confirmant sa déchéance de nationalité.

Depuis 2019, une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels. En France, ne peuvent être déchus de leur nationalité que les binationaux (pour ne pas rendre une personne apatride) mais pas ceux, parmi eux, qui sont nés Français. La déchéance de nationalité peut être décidée en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou en cas de condamnation pour crime ou délit terroriste. Elle est prononcée par décret du Premier ministre.

Née à Lyon, cette jeune franco-turque avait acquis la nationalité française en 2010. Elle a été définitivement condamnée en novembre 2017 à cinq ans de prison, dont six mois avec sursis, pour sa participation à un projet d’attentat à Paris déjoué en mars 2016 visant une salle de concert, des cafés et un centre commercial.

Unzîle Nûr Sert justifiait de ses efforts de réinsertion, avec plusieurs périodes d’emploi depuis sa sortie de prison et la signature d’un contrat à durée indéterminée (CDI) à compter du 1er février 2023.

« Privée de réinsertion »

Dans son ordonnance, consultée par l’AFP, le Conseil d’État a considéré que sa déchéance de nationalité, qui a pour effet de la priver de ses droits civils et politiques en France, n’était pas « disproportionnée » au regard « de la nature et de la gravité des faits commis ».

« Alors que notre cliente a exécuté sa peine s’agissant de faits intervenus dans un contexte d’altération du discernement reconnu par un psychiatre, qu’elle est désormais insérée professionnellement et personnellement, cette décision de confirmation d’un véritable bannissement la prive de tout droit à la réinsertion », ont réagi ses avocats, Mes Vincent Brengarth et Xavier Nogueras.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/terrorisme-la-decheance-de-nationalite-francaise-dune-femme-franco-turque-validee-par-la-justice-05-05-2023-J4K5KLPNCRAOTFAPQHLGJCLPGI.php