TÉMOIGNAGE. « Je dis que ça va puis je pleure » : sous l’emprise de son mari, elle raconte son enfer

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Publié le 23/11/2022 16:45:05

Une journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes est organisée ce vendredi 25 novembre à Saumur (Maine-et-Loire). Une femme, hébergée par Emmaüs Habitat Solidarité, raconte sa vie sous l’emprise de son mari et sa renaissance.

Nous l’appellerons Jeanne. Et quand Jeanne raconte son histoire, terrible, elle pleure. Beaucoup. Ses paroles sont entrecoupées par les larmes. Jeanne a 38 ans. D’origine étrangère, elle est arrivée en France en 2019. Elle s’est installée en région parisienne avec son mari, un homme séparé. Au début, tout allait bien, nous avions une vie normale.​ Ensuite, en 2021, le paradis se transforme progressivement en enfer. Le caractère de mon mari a changé.​ La raison : il n’aurait pas supporté que sa compagne ne puisse pas lui donner d’enfant. J’ai passé des analyses, tout était OK​, se défend Jeanne.

Jeanne vit alors un cauchemar entre les quatre murs de son logement. Son mari lui interdit de sortir, de voir des amis, de travailler, d’apprendre le français, d’ouvrir le courrier. Il coupe le wifi du domicile et surveille ses conversations au téléphone quand elle appelle sa famille. Quand j’appelle, il reste en face de moi. Je mens à ma famille. Je dis que ça va, puis je pleure.​

Il installe même des caméras dans le logement pour surveiller son épouse. L’emprise est totale et terrible. Elle découvre aussi que son mari fume de la drogue. Il casse des choses et crie. Moi, j’ai peur.​ En 2021, la rupture approche. Alors que le couple est revenu temporairement dans son pays d’origine, son mari lui annonce brutalement que tout est fini​. Jeanne trouve alors le réconfort chez ses parents. J’ai vécu une période très sombre. Je pleure, j’ai mal au fond de moi. Mon papa me dit que ce n’est pas de ma faute.​

Jeanne décide alors de rentrer en France même si elle n’a plus de papiers en sa possession et qu’elle ne reviendra pas à son domicile. Elle se rend alors dans une ville des Pays de la Loire où elle trouve refuge chez une cousine. Elle vivra deux mois chez elle avec la peur que son ex-mari la recherche. Durant ce séjour, elle passe aussi un mois à l’hôtel. Dans cette ville, elle rencontre une assistante sociale qui m’a beaucoup aidée​. Solidarité femmes lui est aussi venue en aide. Jeanne arrive ensuite à Saumur, une ville qu’elle ne connaît pas.

Depuis mai, elle vit en colocation dans un logement mis à sa disposition par Emmaüs Habitat Solidarité. Sa nouvelle vie commence. Celle de la renaissance.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saumur-49400/temoignage-je-dis-que-ca-va-puis-je-pleure-sous-l-emprise-de-son-mari-elle-raconte-son-enfer-faf7658c-66a7-11ed-9c6a-75ffb43b0cc7