Tariq Ramadan accusé de viols : annulation de l’expertise concluant à une emprise sur les plaignantes

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Publié le 17/06/2021 15:20:34

Le psychiatre Daniel Zagury avait interrogé plusieurs plaignantes ou témoins sans l’accord des juges d’instruction

La cour d'appel de Paris a annulé jeudi une expertise psychiatrique selon laquelle les femmes qui accusent Tariq Ramadan de viols étaient en partie sous son emprise, mais de nouveaux experts vont devoir réexaminer cette question au cœur de l’affaire.

L’expertise de mai 2020 du Dr Daniel Zagury a été invalidée par la chambre de l’instruction pour un vice de procédure, le célèbre psychiatre ayant interrogé plusieurs plaignantes ou témoins sans l’accord des juges d’instruction. L’expert avait seulement été autorisé à consulter le dossier, dans lequel figuraient les déclarations des femmes concernées.

La cour juge toutefois que « l’analyse des relations ayant pu exister entre les huit plaignants et témoins recensés […] et Tariq Ramadan constitue un élément central de la procédure qui doit impérativement faire l’objet d’une étude approfondie », qui pourrait être confiée à « un collège d’experts », selon l’arrêt consulté par l’AFP.

« Abus de pouvoir »

« L’expert a commis un abus de pouvoir qui a été sanctionné, c’est la juste application de la loi », s’est félicité Philippe Ohayon, un des conseils de Tariq Ramadan, mis en examen pour des soupçons de viols sur cinq femmes, ce que l’intellectuel suisse conteste fermement, plaidant des relations consenties.

« Cette décision confirme bien qu’il n’y a plus de dossier Ramadan », assurent deux autres avocats de la défense, Nabila Asmane et Ouadie Elhamamouchi, considérant « la notion d’emprise » comme « une bouée de sauvetage pour sauver cette instruction du naufrage judiciaire ».

À l’inverse, pour Eric Morain, avocat de deux plaignantes, « la cour a ordonné une contre-expertise, preuve, s’il en est, que la question de l’emprise est plus que jamais au cœur de ce dossier ».

Le débat sur la notion d’emprise s’est imposé dans cette affaire après que les plaignantes ont été parfois mises en difficulté par la révélation de leurs échanges avec M. Ramadan, jugés « ambivalents » par les enquêteurs depuis une première plainte en octobre 2017.

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