Soupçons de plagiat : information judiciaire ouverte après la plainte d’Arash Derambarsh contre l’université Paris I

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Publié le 12/01/2022 13:20:27

L’avocat, qui est également maire-adjoint à Courbevoie (Hauts-de-Seine), avait déposé une plainte, avec constitution de partie civile, contre l’université qui a annulé sa thèse en 2020 pour «faux et usage de faux en écriture publique».

Une information judiciaire a été ouverte le 9 novembre 2021 à Paris à la suite de la plainte avec constitution de partie civile pour « faux et usage de faux en écriture publique aggravée » contre Sorbonne Université, déposée le 20 août dernier par l’avocat Arash Derambarsh, dont la thèse supposée plagiée avait été annulée en juillet 2020. L’instruction a été confiée à la coriace Nathalie Turquey, juge qui s’est récemment illustrée par un coup d’éclat, en perçant l’affaire du « Grêlé », un « cold case » emblématique qui attendait d’être résolu depuis plus de trente-cinq ans.

En février 2020, Maître Arash Derambarsh, par ailleurs maire-adjoint à Courbevoie (Hauts-de-Seine), se voit accusé par un compte Twitter anonyme, « Thèse et Synthèse », d’avoir plagié sa thèse de droit, soutenue en décembre 2015 à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Ces allégations, qu’il conteste « avec la plus grande virulence », provoquent l’ouverture d’une enquête disciplinaire par Sorbonne Université.

La procédure aboutit en juillet 2020 à l’annulation de la thèse, qui avait permis à l’élu des Hauts-de-Seine de devenir avocat. Conséquence : en avril 2021, Arash Derambarsh est radié du barreau de Paris. Une sentence dont il fait aussitôt appel, ce qui lui permet aujourd’hui de garder la robe, dans l’attente de la décision de la cour d’appel de Paris.

Les propos d’un témoin « déformés » ?

Dans sa plainte, portée par son avocat Maître Yassine Bouzrou, Arash Derambarsh vise nommément les membres de la commission disciplinaire qui a annulé sa thèse. Huit enseignants de Paris-1, qu’il soupçonne d’avoir « déformé » les propos de son directeur de thèse, Bruno Dondero, tenus lors de son audition le 3 mars 2020. Ce que l’intéressé a couché sur papier dans une attestation. Pour le plaignant, la commission disciplinaire a « sciemment » utilisé ces « altérations de la vérité » pour « motiver une décision disciplinaire ayant des conséquences graves » pour sa carrière.

Dans son rapport de 40 pages, la commission disciplinaire avait considéré que la thèse était un « assemblage de textes publiés par d’autres auteurs », relevant « un taux de plagiat s’établissant à 76 % » de l’ensemble du travail. Arash Derambarsh, pour sa part, plaide la bonne foi et admet des erreurs de méthodologie. Après coup, Sorbonne-Université avait adressé un signalement à la justice. À l’automne 2020, le parquet de Paris avait ouvert une enquête, confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Les investigations sont toujours en cours à ce jour. Enfin, l’intéressé a déposé plainte pour « cyberharcèlement » en septembre dernier contre le compte Twitter « Thèse et Synthèse ».

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/soupcons-de-plagiat-information-judiciaire-ouverte-apres-la-plainte-darash-derambarsh-contre-la-sorbonne-12-01-2022-VEWA3ZMD25BIFLXJA3R5S3KUKI.php