Soupçons de corruption : Airbus prêt à payer une amende pour éviter des poursuites

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Publié le 24/11/2022 15:44:27

L’avionneur est embourbé dans les affaires dites « du financement libyen » et du « Kazakhgate » dans lesquelles il est soupçonné de corruption en marge de contrats signés avec les deux pays.

L’entreprise aéronautique Airbus a accepté de payer une amende afin d’éviter des poursuites pénales dans des dossiers de corruption en Libye et au Kazakhstan, a-t-on appris ce jeudi de sources proches du dossier.

Un porte-parole du groupe a indiqué qu’Airbus avait « confirmé avoir signé une Convention judiciaire d’intérêt public (Cjip) avec le Parquet national financier concernant des enquêtes judiciaires liées notamment à la Libye et au Kazakhstan. » Un juge du tribunal judiciaire de Paris se prononcera mercredi sur cet accord entre Airbus et le Parquet national financier (PNF).

Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat le montant de l’amende qu’Airbus est prêt à payer dans le cadre de ces deux enquêtes, plus connues sous le nom de « financement libyen » et de « Kazakhgate ». Sollicité par nos confrères de l’AFP, le PNF n’a pas répondu dans l’immédiat.

L’information judiciaire sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, ouverte en 2013, s’est intéressée à la vente fin 2006 de douze avions Airbus au régime de Mouammar Kadhafi. Trois semaines après la conclusion de ce contrat, 2 millions d’euros auraient été virés, à la demande d’un ex-cadre d’Airbus mis en examen mi-mars, sur un compte de l’intermédiaire Alexandre Djouhri, lui aussi mis en examen dans ce dossier. Cela aurait été fait, selon des éléments de l’enquête, via « des montages » financiers complexes passant par des agents officiels d’Airbus en Thaïlande.

Versement suspect de 8,8 millions d’euros

L’enquête dite du « Kazakhgate », ouverte en mars 2013, se penche, elle, sur des soupçons de corruption et de commissions illégales versées à des intermédiaires en marge de contrats conclus entre la France et le Kazakhstan entre 2009 et 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Airbus a été placé en juin 2018 sous le statut de témoin assisté dans le cadre de cette procédure.

Lors d’une perquisition en février 2016 au siège d’Airbus en banlieue parisienne, les enquêteurs avaient trouvé la trace d’un versement suspect de 8,8 millions d’euros dans le cadre de la vente des deux satellites. Cette somme aurait été versée sur un compte détenu à Singapour par une société offshore immatriculée à Hong Kong, Caspian Corp, liée à un partenaire d’affaires d’Airbus, les enquêteurs se demandant s’il en était le bénéficiaire.

Le 31 janvier 2020, Airbus avait accepté de verser 3,6 milliards d’euros d’amende, dont 2,1 milliards d’euros à la France, pour éviter des poursuites devant les justices française, britannique et américaine, dans une enquête sur des « irrégularités » portant notamment sur les agents commerciaux intervenant dans les contrats de vente d’avions ou de matériels militaires. Selon le porte-parole d’Airbus, « la CJIP envisagée n’aura pas d’impact » sur ces accords avec les trois pays.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/soupcons-de-corruption-airbus-pret-a-payer-une-amende-pour-eviter-des-poursuites-24-11-2022-EFQ35EFPQZGCXGXAIAX5QW2EX4.php