Soupçon de féminicide en Dordogne : l’autopsie révèle de «multiples fractures causées par un tiers»

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Publié le 28/12/2022 15:18:13

La victime, sexagénaire, serait morte par asphyxie. Une cause de décès qui n’a pu être reliée à un coup en particulier mais les conclusions de l’autopsie ont relevé de nombreuses lésions dues à des violences répétées.

Jour après jour, les révélations sur la mort d’une sexagénaire la nuit de Noël dans le village de Saint-Pierre-d’Eyraud (Dordogne) viennent confirmer l’hypothèse d’un drame effroyable, empreint de douleurs. Ce mercredi, les résultats de l’autopsie, communiquées par le parquet de Périgueux, ont pu confirmer que le décès de cette femme était intervenu entre le 24 après-midi et le 25 décembre au matin, rapporte France Bleu.

C’est son mari, principal suspect, mis en examen pour meurtre sur conjoint et placé en détention provisoire, qui avait alerté les secours au petit matin. Les secours puis le magistrat de permanence avaient alors été interpellés par les marques d’ecchymoses, notamment sur le visage de la victime.

Si son mari, placé en garde à vue dans la foulée, avait nié « farouchement » des coups, son avocat évoquant des « chutes régulières », le rapport d’autopsie dévoilé ce mercredi va dans une toute autre direction. « Le rapport d’autopsie de la victime confirme la présence de multiples lésions traumatiques, notamment des fractures multiples des côtes. Ces lésions apparaissent en lien avec des violences régulières infligées par un tiers », dit à nos confrères de Sud Ouest Solène Belaouar, procureure de la République de Périgueux.

Un décès par asphyxie

Des constatations médico-légales qui mettent à mal la défense de l’avocat du mari, qui expliquait mardi que la femme de couple qui vivait reclus « avait été hospitalisée à Bergerac puis à Belvès récemment. Personne n’avait rien remarqué. Quand elle était adolescente, elle avait été maltraitée par son père ; pour manifester son désaccord, elle s’était défenestrée du troisième étage. Après s’être remise d’un coma, elle en avait gardé des séquelles irrémédiables et tombait régulièrement ».

Toujours d’après les résultats de l’autopsie, la victime de 64 ans, qui avait un statut de personne handicapée, serait décédée d’asphyxie. « Le décès de la victime n’apparaît pas directement lié à un coup en particulier, mais est en lien avec une asphyxie survenue dans le contexte d’un état de santé très dégradé et fragilisé par les multiples lésions présentées », termine le parquet. De son côté, Me Nicolas Morand-Monteil, l’avocat de l’homme marié à la victime depuis 25 ans, indiquait mardi à Sud Ouest que « le rapport du médecin légiste met en évidence qu’aucun coup n’a pu être à l’origine du décès ».

L’enquête devra désormais établir si les multiples fractures, notamment aux côtes, peuvent être liées au décès. En attendant, le principal suspect, qui a quatre enfants avec la victime, déjà condamné à 12 ans de prison pour viol sur mineur en 1995, reste incarcéré.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/soupcon-de-feminicide-en-dordogne-lautopsie-revele-de-multiples-fractures-causees-par-un-tiers-28-12-2022-ZPRTWVDQVZGBRI4LUKBJK425RQ.php