Publié le 23/11/2022 12:57:33
Cinq sauveteurs de la SNSM d’Ouistreham, qui avaient participé à l’opération de secours du Breiz le 14 janvier 2021, sont toujours en garde à vue à la gendarmerie de Caen pour être entendus sur les circonstances du drame, ce mercredi 23 novembre 2022. Choqués par cette mesure, les bénévoles des dix stations SNSM du Calvados et de Seine-Maritime qui couvrent la Baie de Seine se sont mis en « indisponibilité ».
Cinq sauveteurs bénévoles de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) d’Ouistreham sont toujours en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Caen, ce mercredi 23 novembre 2022.
À la demande du parquet du Havre, le patron de la station ouistrehamaise et quatre de ses collègues bénévoles sont entendus par les enquêteurs de la gendarmerie maritime sous le régime de la garde à vue depuis mardi, mesure prolongée hier soir.
Ils sont interrogés sur les circonstances du naufrage du bateau Le Breiz le 14 janvier 2021, que la station SNSM au nord de Caen avait secouru au large des côtes du Calvados, en face de Lion-sur-Mer. Les trois marins qui se trouvaient à bord, un Saint-Vaastais et deux Cherbourgeois, âgés de 19 ans, 26 ans et 27 ans, avaient perdu la vie.
Lire aussi : Naufrage du Breiz au large du Calvados : ce que révèle le rapport du Bureau d’enquêtes
Les cinq sauveteurs restent présumés innocents mais le choix de les entendre sous cette forme a beaucoup « choqué » le monde de la mer, souligne le président de la SNSM de Ouistreham, Jacques Lelandais : « Attaquer des bénévoles qui risquent leur vie pour les secours en mer, ça passe mal. Ils auraient pu être entendus sans être mis en garde à vue. » Le siège national de la SNSM leur a adjoint les services de cinq avocats.
Par « solidarité », les bénévoles des huit stations du Calvados se sont mis en « indisponibilité » depuis mardi vers 22 h. Cette forme de débrayage (les bénévoles ne peuvent pas faire grève) a été rejointe, mercredi matin, par les deux stations du Havre et de Fécamp.
Conséquence : la SNSM n’assure théoriquement plus de secours en mer dans la Baie de Seine, en pleine pêche à la coquille Saint-Jacques, notamment.
Des pêcheurs sont aussi remontés par cette garde à vue et ont déjà mené une action dès mardi 22 novembre au soir devant la gendarmerie de Caen. D’autres actions pourraient suivre. Le mouvement pourrait aussi s’étendre dans d’autres stations SNSM.
« La justice mène actuellement une enquête et j’invite chacun à respecter ce temps d’investigation, a réagi le maire de Ouistreham Romain Bail, mercredi matin. Cependant, je tenais à apporter un plein et entier soutien à l’ensemble des membres bénévoles de l’équipage du canot et de la station SNSM qui a participé à ce sauvetage. Espérons que les autorités feront preuve de clairvoyance et de bienveillance ! »
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/normandie/ouistreham-14150/choquees-par-la-garde-a-vue-de-leurs-collegues-les-snsm-se-mettent-en-retrait-en-baie-de-seine-0999fd5e-6b1a-11ed-a9ec-c5a4ce530607