Saint-Abit : jugé pour un coup de tête sur le maire, un sexagénaire relaxé

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Publié le 20/07/2021 19:01:28

L’homme de 63 ans a été relaxé mardi 20 juillet par le tribunal correctionnel de Pau pour des violences sur le maire de Saint-Abit, commune située entre Gan et Nay, commises le 30 mars

Non, il n’a pas cassé le nez du maire de Saint-Abit d’un coup de tête. C’est ce que l’homme de 63 ans soutenait devant le tribunal correctionnel jeudi 22 avril, à propos des faits qui se sont déroulés dans cette bourgade des Pyrénées-Atlantiques mardi 30 mars. Il a été relaxé ce mardi 20 juillet.

Ce 30 mars, le maire Michel Cazet est en voiture. Il croise cet ancien employé communal, sur son tracteur. Le second reproche au premier de ne pas lui dire bonjour. Ils sont sortis de leur véhicule respectif.

« Nous n’avions pas de masque. Je l’ai poussé », explique alors le prévenu à la barre, gilet tombant rayé bleu et blanc. « Juridiquement, pousser quelqu’un, ce sont des violences », souligne le juge Jérémy Forst. « Quand on s’est quittés, il n’était pas en colère, se défend l’agriculteur. Il n’y avait pas d’effusion de sang, ni rien. » « Il s’est cassé le nez tout seul ? Lui, il dit que non », pointe le magistrat.

La marque, encore visible, sur le front du prévenu ? « Médicalement, je ne peux pas l’expliquer, reconnaît le sexagénaire, qui confirme qu’il portait une casquette ce jour-là. Quand je me rase, j’ai des plaques qui sortent. »

Pour la vice-procureure Marie Hirigoyen, son explication « ne tient pas la route. Ce n’est pas au niveau du front que vous vous rasez ». En défense, Me Béatrice Spiteri-Vinci tend l’index en direction du front de son client et d’une trace décidément bien encombrante. « Vingt-trois jours après, la marque sur son front est toujours là, fait remarquer l’avocate. Il s’agit d’un érythème. » Elle plaide la relaxe pour celui qui dispose d’un casier judiciaire vierge.

L’ancien maire en soutien

« Saint-Abit, c’est une route départementale, deux chemins en cul-de-sac qui mènent à un bois et à un champ. » Le décor de western est planté par Pierre Andrès, ancien maire de la commune.

« Je ne veux pas qu’on puisse juger simplement sur l’affirmation d’un élu, revendique l’ancien édile. Je ne vois pas Monsieur frapper Monsieur Cazet. » Il retrace les parcours de chacun, dont celui de Michel Cazet, élu en 2020 avec son soutien. Pierre Andrès met en cause la gestion du personnel par Michel Cazet.

Le témoignage de l’ancien maire est balayé par l’avocate de la partie civile, Me Gabrielle Winter. « Il n’a pas assisté aux faits », rappelle le conseil. Son client n’est pas présent à l’audience, « pour raisons de santé ». Il a fait établir deux certificats médicaux qui attestent de sa fracture nasale.

Le prévenu aussi a été examiné par un médecin. « Il dit qu’il a été serré au niveau du cou par Monsieur Cazet. Aucune trace n’a été constatée », relève Marie Hirigoyen. Elle requiert deux mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté.

« Le trou au niveau du col de son t-shirt, il se l’est fait tout seul ? », interroge Me Spiteri-Vinci. « Je regrette que Monsieur Cazet ne soit pas là. Nous aurions pu comparer les différences de gabarit. Monsieur Cazet mesure 11 centimètres de plus et pèse 25 kilos de plus. Comment faire pour porter un coup de tête ? Je ne sais pas. Avec un tabouret peut-être. »

Quoi qu’il en soit, son client a finalement été relaxé ce 20 juillet.

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