Rémy Quignolot, ex-militaire accusé d’espionnage en Centrafrique, est rentré en France

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Publié le 21/05/2023 05:38:58

Rémy Quignolot a été incarcéré pendant plus de 16 mois en Centrafrique. Il vient de bénéficier d’une évacuation sanitaire. Parti ce samedi de l’aéroport de Libreville (Gabon), il a atterri à Paris ce matin.

Rémy Quignolot avait été arrêté le 10 mai 2021 à Bangui, capitale de la Centrafrique, où il résidait depuis 2013. Interpellé alors qu’il prenait son petit-déjeuner dans un café de la ville, ce Français de 57 ans a été emprisonné pour détention illégale d’armes. La justice lui reprochait de détenir notamment un vieux fusil d’assaut qu’il aurait eu le tort de ne pas déclarer.

Père de quatre enfants, Rémy Quignolot, était également soupçonné « d’espionnage » et de « terrorisme » ou encore « d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « complot » et « association de malfaiteurs ». L’arrestation de cet ancien militaire, sous-officier au sein de l’armée française dans les années 80 et reconverti depuis longtemps dans la sécurité privée, s’inscrivait dans un contexte de tensions entre Paris et Bangui.

Assigné à résidence après une grève de la faim

En avril 2022, la justice locale a décidé d’abandonner, faute de preuves, six des neuf charges qui pesaient sur Rémy Quignolot, notamment les plus lourdes, à l’exception de celle d’espionnage. Mais ses conditions de détention ne s’étaient pas améliorées puisqu’il partageait toujours une cellule minuscule de 5 m2 avec un autre détenu.

Cinq mois plus tard, le 28 septembre 2022, au terme d’une grève de la faim et de la soif de deux semaines et avec le soutien public du ministère français des Affaires étrangères, sa libération provisoire était enfin prononcée par la justice centrafricaine et assortie d’une assignation à résidence, au sein même de l’ambassade de France à Bangui.

Son état de santé et ses problèmes rénaux n’auraient ensuite cessé de se dégrader, faute de moyens médicaux sur place pour lui prodiguer une dialyse. C’est pour ce motif médical que son procès, prévu en décembre dernier, a été reporté. Et c’est aussi pour cette raison que son évacuation de la Centrafrique, en passant par le Gabon, a été enfin actée ce samedi 20 mai. Il est arrivé à l’aéroport Charles-de-Gaulle ce dimanche matin.

Immense soulagement de ses proches

« Cette heureuse nouvelle peut s’apprécier sur au moins deux plans, appuie Michel-Thierry Atangana, président de l’association Atangana contre l’oppression et l’arbitraire, lui-même ancien détenu arbitraire au Cameroun, qui a œuvré en coulisses dans le cadre des tractations entre Paris et Bangui. Grâce au travail conjoint de l’ambassadeur de Centrafrique en France, aux membres de la cellule Afrique de l’Élysée (Franck Paris et Nadège Chouat) et du Quai d’Orsay, les questions de préservation de la vie et de la dignité humaine ont été considérées à leur juste valeur par les autorités centrafricaines. Cette évacuation s’inscrit aussi dans un travail de retissage des relations entre les deux pays. »

Jointe samedi au téléphone par l’intermédiaire de Me Sylvia De Souza, Caroline Quignolot, sœur aînée de Rémy Quignolot, ne peut cacher un immense soulagement. « Je pense à toutes les personnes qui ont rendu possible ce dénouement, notamment Jean-Marc Grosgurin, l’ambassadeur de France en Centrafrique, qui s’est personnellement occupé du sort de Rémy depuis son premier appel au secours en mai 2021 », apprécie-t-elle.

« Nous allons œuvrer désormais pour que les dernières charges qui pèsent contre lui soient abandonnées », conclut Michel-Thierry Atangana.

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