Refus d’obtempérer à Paris : le conducteur du véhicule déféré

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Publié le 09/06/2022 09:37:02

La garde à vue du conducteur, visé par des tirs de policiers après un refus d’obtempérer samedi à Paris, a été levée ce jeudi matin. Blessé, il est actuellement hospitalisé. Sa passagère, une jeune femme de 21 ans, a quant à elle était mortellement touchée.

« Nous voulons leur dire que nous partageons leur peine ». La famille du conducteur qui a refusé de s’arrêter lors d’un contrôle de police, samedi à Paris, a tenu une conférence de presse ce jeudi matin dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Et a commencé par s’adresser aux proches de la jeune femme de 21 ans, passagère de la voiture, qui a succombé à ses blessures après avoir reçu une balle dans la tête, alors que les policiers faisaient feu pour arrêter la voiture.

« Aujourd’hui, mon frère est toujours en soins intensifs, il est mal en point mais son état s’améliore, poursuit Sonia, qui ne l’a « pas encore vu ». « De sa bouche, je n’ai pas eu sa version. Ce que je sais, c’est que mon frère n’aurait jamais été capable de foncer sur la police ».

« Il a eu des soucis avec la justice, mais ça ne justifie pas les violences qui ont été faites ce samedi sur lui et les personnes de la voiture » poursuit sa sœur, avant d’ajouter : « Oui c’est vrai, il a refusé d’obtempérer par peur sûrement de retourner en prison, il n’avait pas le permis de conduire. Mais les policiers n’étaient pas au courant de tout cela. Et neuf cartouches pour un refus d’obtempérer, c’est inadmissible ».

« Arrêtons de criminaliser les victimes, il faut que les syndicats policiers et les policiers arrêtent de balancer les casiers judiciaires des uns et des autres pour justifier » leurs actes. « Ce sont eux les responsables pour l’instant », assène Amal Bentounsi, du collectif « Silence, notre police assassine », et dont le frère a été abattu d’une balle dans le dos par un policier en 2012 après avoir refusé de s’arrêter à un contrôle de police.

Un refus d’obtempérer, pas « une situation de danger »

« Rien ne justifiait l’usage des armes à feu dans ce contexte », attaque à son tour Me Ibrahim Shalabi, avocat du conducteur. « Un refus d’obtempérer n’a jamais été considéré comme une situation de danger. (...) Il y a eu neuf coups de feu. Il y avait une grande probabilité que d’autres personnes soient blessées », estime-t-il.

Maître Laurent-Franck Liénard, avocat des trois policiers, a réagi à cette accusation sur BFMTV : « Cet avocat parle de choses qu’il ne connaît pas. Mes clients disent que s’ils n’avaient pas tiré, ils seraient morts aujourd’hui car la voiture leur aurait foncé dessus. Les débats, nous les aurons devant le juge d’instruction. »

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/refus-dobtemperer-a-paris-rien-ne-justifiait-lusage-des-armes-a-feu-dans-ce-contexte-attaque-lavocat-du-conducteur-09-06-2022-YDKEGS32NNEGTKSPQCGWH3CHWE.php