Quatre questions sur la situation en Haïti, qui vit « une descente aux enfers »

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Publié le 28/07/2022 19:28:26

Au moins 471 personnes ont été tuées, ont disparu ou ont été blessées dans l’affrontement de gangs depuis début juillet, selon l’Onu. Décryptage en quatre questions, avec le politologue Frédéric Thomas.

Ce mercredi, de nouveaux affrontements entre gangs ont eu lieu dans les rues de Port-au-Prince, en Haïti. La cathédrale de la capitale a été en partie incendiée ; des coups de feu ont retenti à Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays (200 000 habitants). Depuis le 8 juillet, les résidents d’un des quartiers de Cité Soleil sont prisonniers d’une guerre entre deux gangs. Selon l’Onu, au moins 471 personnes sont mortes, ont été blessées ou portées disparues entre le 8 et le 17 juillet. « Une véritable descente aux enfers ​», observe Frédéric Thomas, ​politologue belge, spécialiste d’Haïti au Centre tricontinental (Cetri).

Ce phénomène de gangs est-il nouveau ?

Les violences remontent à plusieurs années. Les bandes armées ont d’abord été utilisées pour « casser les manifestations de masse en 2018-2019 », contre la corruption et les inégalités dans ce pays de 11 millions d’habitants, le plus pauvre des Caraïbes. Ces violences n’ont cessé de se renforcer, jusqu’au massacre de soixante-dix-neuf civils et le viol de dizaines de femmes à La Saline, autre bidonville de la capitale, fin 2018. Pour Frédéric Thomas, cet évènement est un « déclencheur​ » de la montée en puissance des bandes armées qui concurrencent le pouvoir central, « en perte d’autorité​ ».

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/monde/haiti-vit-une-descente-aux-enfers-68bf5d40-0da7-11ed-be87-294c12aa52e6