Publié le 25/02/2023 08:46:02
Des annonces sur Internet permettaient de prendre rendez-vous avec de jeunes femmes dans des hôtels et appartements loués à Paris et dans des départements voisins. Le chef de réseau supervisait ces activités avec deux complices. Le trio devra bientôt répondre de ces faits devant la justice.
Sa petite organisation n’avait qu’un seul but : gagner de l’argent. Pour y parvenir, « le boss » gérait à distance la prostitution de trois jeunes femmes depuis sa cellule de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Dylan, âgé de 26 ans, et ses deux complices de 21 et 23 ans, originaires de Meaux (Seine-et-Marne), ont été déférés fin janvier devant le tribunal correctionnel de Créteil pour des faits de proxénétisme aggravé. Ils sont soupçonnés d’avoir mis en œuvre ce réseau depuis environ un an à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et en Seine-et-Marne. Ils ont obtenu le renvoi de l’affaire et ont été incarcérés dans l’attente de la prochaine audience qui se tiendra début mars.
Fin octobre 2022, la jeune Manon, 19 ans, pousse la porte de la brigade de répression du proxénétisme et dénonce ses souteneurs. « Elle assure que depuis plusieurs semaines elle est exploitée avec une autre jeune femme par un groupe de proxénètes des cités qui lui a fourni un pack escort complet », précise une source proche de l’affaire.
Une dizaine de passes par jour
La jeune femme dénonce un homme, prénommé Chris, qui se charge de toute l’organisation matérielle. Il poste les annonces sur les sites Internet spécialisés. Il loue des chambres d’hôtel ou des appartements via Airbnb. Il anime le standard et assure le transport chez certains clients. Ce jeune homme fournit aussi un garde, Alain, pour garantir sa sécurité. Le tout s’est soldé par un accord sur la base de la récupération de 50 % des gains de la jeune femme. Au cours de sa déposition, Manon explique que cette équipe est malhonnête et lui laisse à peine de quoi se nourrir.
Les enquêteurs placent les suspects sous surveillance et identifient deux autres victimes, âgées de 18 et 20 ans, qui vivent en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Ces filles effectuent une dizaine de passes par jour qui rapportent entre 80 et 100 euros. Les policiers comprennent comment fonctionne le réseau. Quotidiennement, Chris, le lieutenant, rend compte par téléphone à son « boss Dylan ». En véritable patron, ce dernier donne ses instructions depuis sa cellule du centre pénitentiaire du Val-de-Marne. Alain, l’agent de sécurité, qui accompagne les victimes, lors des passes est identifié. Ces trois hommes, originaires de Meaux, sont officiellement sans profession et sans véritable domicile.
Deux des proxénètes présumés passent aux aveux
Le 23 janvier, le « vigile » est interpellé dans un appartement de prostitution de Drancy (Seine-Saint-Denis) alors qu’il assurait ses fonctions aux côtés d’une prostituée. Chris est arrêté à Meaux (Seine-et-Marne) dans l’appartement de la mère de sa compagne où il est hébergé. Enfin, le boss est extrait de sa prison le lendemain avant de rejoindre les deux autres en garde à vue dans les locaux parisiens de la police judiciaire. Les policiers ont mis la main sur les téléphones qui servaient au business. Deux d’entre eux ont été découverts dans la cellule Dylan.
Lors des auditions, celui-ci nie tout en bloc. Le chargé de la sécurité passe aux aveux. Il confie qu’il occupe cet emploi pour le compte de son ami d’enfance qui est actuellement derrière les barreaux. Le gros bras confie qu’il loue parfois les chambres d’hôtel ou les appartements. Le Lieutenant reconnaît qu’il gère le réseau pour le compte du patron.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/proxenetisme-de-cite-dylan-le-boss-gerait-son-reseau-depuis-sa-cellule-de-la-prison-de-fresnes-25-02-2023-J6OCBU22OJBRLNDFFC7FA25ADE.php