Procès du 13-Novembre. Le patron de la DGSE: « La menace existait, nous n’avons pu éviter ce drame »

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Publié le 16/11/2021 20:52:39

Bernard Bajolet dirigeait la Sécurité extérieure de la France en 2015. Il a confirmé ce mardi soir que six ou sept des terroristes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis figuraient dans les fichiers de la DGSE.

Au procès des attentats du 13-Novembre, le premier témoin de ce mardi 16 novembre, le chercheur Hugo Micheron, étant resté à la barre durant cinq heures, pressé de questions par les avocats de la partie civile et de la défense, le président de la cour d’assises spéciale, Jean-Louis Périès, a dû revoir son planning ce soir, au palais de justice de l’île de la Cité à Paris.

Retrouvez le direct de la journée d’audience

L’audition de Patrick Calvar, 66 ans, numéro un de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) entre 2012 et 2017, a été reportée sine die. En revanche, depuis la fin d’après-midi, la cour a entendu Bernard Bajolet, 72 ans, patron de la DGSE (Sécurité extérieure) de 2013 à 2017.

« Malgré tout notre travail, nous n’avons pu empêcher les drames du 13 novembre 2015 à Paris, et je voudrais exprimer le sentiment d’échec qui est le mien », a déclaré d’emblée Bernard Bajolet, considéré comme un expert du monde arabo-musulman.

Dix mois après les attentats meurtriers de Charlie hebdo, de Montrouge et de l’Hypercasher, « quelle était la menace précise contre la France ? » questionne le président Périès. Bien sûr, après la fusillade de Verviers en Belgique en janvier 2015, puis l’attentat manqué dans le train Thalys en août suivant, « nous possédions des indices, selon lesquels des membres opérationnels de Daech étaient revenus en France et en Belgique. »

Plus précisément, « six ou sept des dix membres des commandos du stade de France, des terrasses et du Bataclan, figuraient dans nos fichiers », reconnaît Bernard Bajolet. Neuf d’entre eux sont morts, le dixième – Salah Abdeslam – fait partie des 14 accusés présents à ce procès du siècle.

Parmi ces neuf terroristes tués : Abdelhamid Abaaoud, mort dans l’assaut d’un appartement de Saint-Denis le 18 novembre, et présenté par l’accusation comme le chef opérationnel des attentats du 13 novembre. « On le suivait depuis 2014, mais on n’est pas parvenu à le localiser », répond l’ancien patron de la DGSE.

Le Bataclan aurait été visé par des menaces dès 2009, insiste un avocat des victimes. « Cette menace était très vague. Nous savions que ce qui était visé par les terroristes, c’était les lieux de distraction en général, fréquentés par une foule », répond Bernard Bajolet. « Fallait-il fermer tous les lieux de spectacle et cinémas en France ? »

L’ex-directeur de la DGSE rappelle aussi que des attentats ont été déjoués sur le sol français ces dernières années. Lors d’une précédente audience, un des cadres de la DGSI avait parlé de « 48 projets d’attentats en France, entre 2017 et 2019. 31 ont été déjoués, 10 ont échoué. » Et sept ont malheureusement réussi.

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Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentats-paris/proces/proces-du-13-novembre-le-patron-de-la-dgse-la-menace-existait-nous-n-avons-pu-eviter-ce-drame-758d1ba6-470b-11ec-98b5-e0c1231c2fdc