Procès du 13 Novembre : des membres du groupe Eagles of Death Metal attendus à la barre

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Publié le 02/05/2022 17:59:59

Plusieurs dizaines de parties civiles, dont des membres du groupe Eagles of Death Metal, dont le concert au Bataclan le soir du 13 novembre 2015 avait été brusquement interrompu par les tirs de Kalachnikov, vont témoigner à partir de mercredi devant la cour d’assises spéciale. Un moment très attendu

Après une première série d’auditions à l’automne au procès des attentats du 13 Novembre, plusieurs dizaines de parties civiles dont le chanteur d’Eagles of Death Metal vont à leur tour, à partir de mercredi, tenter de mettre des mots sur l’horreur de ces crimes djihadistes.

Au total, 91 rescapés ou proches des victimes des attaques qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis doivent déposer à la barre de la cour d'assises spéciale, à raison d’une douzaine d’auditions par jour jusqu’au 12 mai.

Depuis la scène

Huit mois après le début de l’audience, sont notamment attendus en personne plusieurs membres du groupe américain Eagles of Death Metal, dont le concert au Bataclan le soir du 13 novembre 2015 avait été brusquement interrompu par les tirs de Kalachnikov.

En octobre, des « furieux du rock » qui assistaient au concert depuis la fosse ou les balcons avaient déjà reconstitué le puzzle du massacre, qui a fait à lui seul 90 morts. Au tour des musiciens d’Eagles of Death Metal et de leur leader Jesse Hughes, dont les auditions sont prévues les 9 et 10 mai, de raconter ce qu’ils ont vu depuis la scène et leurs vies également fracassées depuis.

« Ils sont comme d’autres victimes, ils vivent avec leurs souvenirs douloureux, leur trauma »

« Ils sont comme d’autres victimes, ils vivent avec leurs souvenirs douloureux, leur trauma. Ils se traînent avec les années un sentiment de culpabilité majeur, c’était leur concert », dit l’avocate des membres du groupe, Me Claire Josserand-Schmidt. Ses clients s’étaient constitués parties civiles après le début du procès, qui s’est ouvert le 8 septembre, et n’avaient pu être entendus à l’automne.

La cour d'assises spéciale de Paris procédera d’abord aux témoignages relatifs au Stade de France, aux abords duquel trois kamikazes se sont fait exploser, et à ceux des terrasses de bars mitraillées à l’arme de guerre, avant de consacrer plusieurs jours aux victimes du Bataclan.

« Tranquillité impossible »

Entendre les parties civiles au début puis à la fin d’un procès est totalement inédit. « C’est clair qu’il aurait été plus confortable que tout se passe d’un coup mais il est normal dans un procès de cette ampleur que toutes les parties civiles qui veulent s’exprimer puissent le faire », soutient Me Gérard Chemla, avocat de plus d’une centaine de victimes.

Lors de la première phase de dépositions, quelque 350 personnes s’étaient succédé à la barre pendant cinq semaines, évoquant leurs blessures visibles ou invisibles, et leur « tranquillité impossible ». Une fois qu’elles l’ont fait, elles ont pu « aborder le procès et le fond du dossier avec cette lourdeur, ce poids en moins », souligne Carole Damiani, directrice de Paris aide aux victimes.

Cette nouvelle série d’auditions aura-t-elle par ailleurs le même « effet rouleau compresseur » qu’à l’automne chez les victimes comme chez les professionnels ? Y aura-t-il « l’effet d’une maturation » ?, s’interroge encore Carole Damiani. « On n’aura peut-être pas les mêmes témoignages qu’en début d’audience. C’est difficile de faire abstraction de tout ce qui s’est passé pendant les débats ».

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