Procès des attentats de Bruxelles : « Je n’étais au courant de rien », jure Salah Abdeslam

logo Le Parisien illustration Procès des attentats de Bruxelles : « Je n’étais au courant de rien », jure Salah Abdeslam

Publié le 05/04/2023 13:29:54

Le Français, condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible, assure ne pas avoir eu connaissance des projets d’attentats qui ont fait 32 morts dans la capitale belge en 2016.

La cour d’assises de Bruxelles a commencé ce mercredi l’interrogatoire de personnalité des neuf accusés jugés pour les attentats du 22 mars 2016 à l’aéroport de Zaventem et dans une station de métro de la capitale belge. C’est la première fois depuis l’ouverture du procès le 5 décembre dernier que la cour a l’occasion d’entendre la parole des neuf accusés impliqués dans le double attentat islamiste qui avait fait 32 morts en mars 2016, dont fait partie Salah Abdeslam.

« Ma présence dans ce box est une injustice. On ne cherche pas la justice, on cherche à faire des exemples », a soutenu avec véhémence Salah Abdeslam en assurant n’avoir pas eu connaissance des projets d’attentats à Bruxelles. Le Français âgé de 33 ans, condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible - la plus lourde peine possible - pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015, était en prison en Belgique quand les attentats de Bruxelles se sont produits. « Je n’ai pas participé » aux attentats de Bruxelles, « le projet d’attentat a vu le jour après mon arrestation le 18 mars 2016 », « je n’étais au courant de rien », s’est-il défendu.

« J’ai toujours aimé faire le bien. C’est ce que j’ai essayé de faire toute ma vie », a soutenu le trentenaire quand la présidente de la cour Laurence Massart lui a demandé d’énumérer ses qualités. « Et vos défauts ? », lui a ensuite demandé la présidente. « Je ne m’en connais pas », lui a répondu Salah Abdeslam avec aplomb.

Aux mêmes questions, son ami d’enfance, Mohamed Abrini avait répondu : « Je crois en Dieu » et « j’ai des millions de défauts, je commets trop de péchés ». Ce dernier a également cherché à minimiser son rôle dans les attentats. « On nous fait porter des vestes trop grandes pour nous. Comme à Paris, on va nous condamner pour ce que les autres ont fait », a expliqué d’emblée « l’homme au chapeau », unique survivant du commando djihadiste de l’aéroport de Bruxelles.

Âgé de 38 ans, le Belgo-Marocain qui avait renoncé au dernier moment à participer aux attentats du 13-Novembre à Paris, en revenant à Bruxelles la veille des attaques, avait également renoncé au dernier moment à faire exploser sa bombe à l’aéroport de Bruxelles, laissant Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui se faire exploser sans lui. Mohamed Abrini a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans à Paris. Il a renoncé à faire appel. « Après 10 mois de procès, on était tous sur les rotules. Même si j’avais été condamné à la peine de mort, je n’aurais pas fait appel », a-t-il expliqué à Bruxelles.

Pas « le haut de la pyramide »

Mohamed Abrini, vêtu d’un sweat-shirt à capuche orange sous une veste sombre, cheveux coupés court et barbe fournie, a estimé que les accusés présents dans le box, à Bruxelles comme à Paris, n’étaient pas « le haut de la pyramide ». « Vous n’avez pas les commanditaires mais il faut bien taper sur quelqu’un et ce quelqu’un c’est nous », a-t-il dit. Ce procès, comme celui des attentats du 13-Novembre, c’est « pour étancher la soif de sang de l’opinion publique », a-t-il ajouté.

Un dixième accusé, Oussama Atar, considéré comme le donneur d’ordre des attaques de Bruxelles après avoir coordonné les attentats du 13-Novembre, est jugé en son absence. Il est présumé mort en zone irako-syrienne.

Après l’examen de personnalité des accusés présents, la cour doit entamer un interrogatoire « par thème ». Les interrogatoires sont prévus sur deux semaines mais le calendrier a été souvent bousculé depuis le début de l’audience. Initialement, la parole devait être donnée aux accusés lundi mais l’absence d’un juge assesseur pour raisons médicales a contraint la cour à réorganiser son planning. Les interrogatoires doivent reprendre jeudi avant de s’interrompre dès vendredi pour cause de week-end pascal. Ils ne reprendront ensuite que mardi.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-des-attentats-de-bruxelles-je-netais-au-courant-de-rien-jure-salah-abdeslam-05-04-2023-3HFJ425TJNGI7FPXUNN3FUQSF4.php