Procès de l’attentat de Nice : le parquet antiterroriste prend ses réquisitions ce mardi

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Publié le 06/12/2022 06:00:04

Trois mois après l’ouverture de l’audience, le ministère public a la parole ce mardi 6 décembre pour son réquisitoire. La cour d’assises spéciale juge huit personnes, dont trois pour association de malfaiteurs terroriste : des membres de l’entourage du terroriste abattu par la police au volant du camion avec lequel il avait foncé dans la foule sur la promenade des Anglais le 14 juillet 2016. L’attaque avait fait 86 morts et des centaines de blessés.

Après sept journées de plaidoiries des avocats de parties civiles, et avant un verdict attendu le 13 décembre, la cour d’assises spéciale de Paris va entendre ce mardi le réquisitoire du parquet national antiterroriste au procès de l’attentat du 14 juillet 2016, à Nice. Suivront trois journées de plaidoiries de la défense. Puis les accusés auront la parole une dernière fois, lundi prochain, avant que la cour se retire pour délibérer.

Elle juge depuis le 5 septembre dernier huit personnes : trois membres de l’entourage de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tué par la police au volant du camion avec lequel il a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais, sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste. Deux risquent 20 ans de prison, le troisième, en état de récidive légale, encourt la réclusion à perpétuité. Cinq autres mis en cause, jugés pour des infractions de droit commun, risquent au maximum cinq ou dix ans de prison.

Les principaux accusés, Ramzi Arefa, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, interrogés tour à tour durant trois semaines en novembre ont tous contesté « avoir aidé » ou « connu » le projet mortifère de Lahouaiej-Bouhlel. Évoquant aussi l’hypothèse d’une « manipulation » de l’auteur de l’attaque qui, par « vengeance » ou « sadisme », les aurait impliqués volontairement en laissant derrière lui de nombreux indices (messages, liste de contacts, etc. ).

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Tous ont cherché d’abord à minimiser leurs relations avec lui, malgré les contacts téléphoniques, échanges sur les réseaux sociaux, les photos, vidéos, etc. L’accusation, qui a souvent pointé différentes versions dans leurs déclarations a souligné leur « grande proximité » avec l’assaillant. Elle estime qu’ils étaient « conscients » de « l’adhésion récente à l’idéologie du djihad armé » du chauffeur-livreur tunisien, qui regardait de nombreuses vidéos d’exactions retrouvées sur différents supports numériques.

Les trois accusés, qui se présentent « musulmans, peu ou pas pratiquants », ont assuré qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam radical » et la « violence ». Mohamed Ghraieb a nié notamment être l’auteur d’un SMS saluant les attentats de janvier 2015 retrouvé dans le téléphone de l’assaillant. Et Chokri Chafroud a plaidé une « mauvaise interprétation » d’un de ses messages Facebook ambigu en avril 2016 : « Charge le camion, mets dedans 2 000 tonnes de fer et nique, coupe lui les freins mon ami, et moi je regarde ». De « l’humour tunisien », s’est-il maladroitement défendu, pour dire à Lahouaiej-Bouhlel, « d’arrêter de râler tout le temps sur son travail ».

Hormis Ramzi Arefa qui a reconnu avoir joué l’intermédiaire pour fournir l’arme de poing que le terroriste a utilisé le 14 juillet 2016, Ghraieb et Chafroud ont nié avoir participé à une recherche d’armes. Ces deux derniers étaient montés dans le camion loué le 11 juillet et utilisé pour l’attentat. Avant cela, les trois accusés avaient reçu le 5 juillet un SMS comportant le mot « Ada » de la part de Lahouaiej-Bouhlel, semblant alors les tenir informés de ses recherches d’un poids lourd dans une agence de location. Tous disent « ne pas avoir compris le message ». Ni celui du 14 juillet, envoyé par l’assaillant à Arefa à 22 h 27, avant de lancer son attaque : il lui demande de nouvelles armes, précisant que « Chokri et ses amis sont prêts pour le mois prochain » et se trouvent chez « Walid », le surnom de Mohamed Ghraieb.

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Source : https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/attentat-nice/proces-de-l-attentat-de-nice-le-parquet-antiterroriste-prend-ses-requisitions-ce-mardi-f5ed1f0e-73f0-11ed-9402-c361be74b85c