

Publié le 05/04/2023 21:17:22
L’ensemble des avocats de la défense au procès de 11 cadres du PKK, jugés à Paris, ont demandé ce mercredi au tribunal d’ordonner que les policiers présents dans le box des prévenus retirent leurs cagoules.
Derrière les quatre détenus assis dans le box vitré, quatre policiers portent des cagoules noires, ne laissant apparaître que leurs yeux. Trois d’entre eux sont assis derrière les prévenus, un quatrième se tient debout les bras croisés et surplombe le box. Au procès des 11 cadres du PKK, jugés à Paris notamment pour « extorsion » et « financement du terrorisme », les avocats de la défense ont réclamé ce mercredi au tribunal d’ordonner aux policiers présents dans le box d’enlever leurs cagoules.
« Quand je suis entré dans cette salle, que je vous ai vu en face de moi, j’ai eu peur », leur a lancé Me Raphaël Kempf, en plaidant avec d’autres confrères ces conclusions d’incident. Une avocate avait recouvert son visage d’un foulard en entrant dans la salle au début de l’audience, en signe de protestation. La veille à l’ouverture du procès, les policiers escortant les prévenus étaient apparus à visage découvert.
« C’est une question récurrente à la 16e chambre », compétente en matière de terrorisme, s’est exaspéré Me Romain Ruiz devant le tribunal. « On a, au bon plaisir des policiers, une cagoule ou pas de cagoule », a-t-il dit, demandant à la présidente du tribunal d’ordonner aux escortes de ne plus en porter, au nom de ses pouvoirs de police de l’audience.
Pour le procureur, « on cherche à faire un coup d’éclat »
Il a rappelé qu’au procès des attentats du 13 novembre 2015 l’an dernier, les forces de l’ordre escortant les détenus n’étaient pas cagoulées. « On ne va pas m’expliquer que ce dossier est plus grave, que ces messieurs sont plus dangereux », s’est-il exclamé.
« On cherche à faire un coup d’éclat », a balayé de son côté le procureur antiterroriste Xavier Laurent, estimant que les conclusions déposées par les avocats n’avaient aucune « cohérence juridique ».
La présidente a suspendu l’audience et rendra sa décision jeudi. Le procès est prévu jusqu’au 14 avril. Les 11 prévenus, dont cinq comparaissent libres et deux ne se sont pas présentés devant le tribunal, sont tous des Kurdes originaires de Turquie. Ils sont notamment accusés d’avoir « extorqué » un « impôt révolutionnaire » auprès de ressortissants de la diaspora kurde du sud-est de la France.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-de-cadres-du-pkk-a-paris-les-avocats-demandent-que-les-policiers-retirent-leur-cagoule-05-04-2023-ZV76LL3WMRCFFLTG2WFAJ6BNWE.php