Prêtre tué en Vendée : l’expulsion du meurtrier présumé encore plus improbable

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Publié le 10/08/2021 20:06:32

Spécialiste du droit d’asile, Me Lassort, avocat à Bordeaux, revient sur la situation particulière du meurtrier présumé du père Olivier Maire

Le gouvernement est toujours sous pression après le meurtre du père Olivier Maire. Ce mardi 10 août, Éric Dupond-Moretti, le Garde des Sceaux, est à son tour monté au créneau. Comme il l’a rappelé, si l’homme qui a avoué avoir tué ce religieux n’a pas été expulsé, ce n’est « pas par angélisme », mais par « souci de justice ». Et plus précisément afin qu’il soit jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes pour lequel il a été mis en examen.

Or, en étant impliqué aussi dans une affaire de meurtre, l’expulsion de ce Rwandais de 40 ans semble encore plus improbable, comme l’explique Me Gabriel Lassort, avocat à Bordeaux et spécialiste du droit d’asile : « Cet homme est suspect dans une affaire d’homicide. Dès lors, il peut être mis en examen et placé en détention ou, si son état de santé ne le permet pas, interné. Si cela se confirme, son expulsion sera très compromise. C’est logique : la justice aura besoin de l’avoir à disposition pour qu’il s’explique. » Soit le mécanisme qui a été retenu pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. « Ce serait totalement contre-productif de considérer que parce qu’il est étranger, il suffit de l’expulser, poursuit l’avocat. La justice doit être rendue. »

« Il n’y a pas de laxisme »

Quant aux critiques venant de la droite et de l’extrême droite sur le laxisme du gouvernement en matière d’asile, Me Lassort les réfute : « Les taux de décision favorable pour les personnes en situation irrégulière devant les tribunaux administratifs sont très très faibles. »

Et enchérit : « Il n’y a pas de laxisme, c’est même l’inverse. Ce quinquennat a été beaucoup plus ferme. La dernière loi asile et immigration votée en 2018 l’a montrée : il y a une volonté de réduire au maximum l’ouverture de l’asile et la régularité au séjour. » Mais plus qu’une réforme du droit d’asile, ce qu’il attend surtout c’est « une augmentation des moyens de la justice pour pouvoir examiner plus efficacement ces dossiers car ceux-ci demandent du temps. Y compris pour les personnes qui arrivent avec des visas. »

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