Pourquoi l’œuvre de Banksy peinte sur le Bataclan est-elle au cœur d’un bras de fer juridique ?

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Publié le 13/05/2022 18:51:46

En 2018, le street artist Banksy avait peint sur une porte de la salle du spectacle du Bataclan le portrait d’une jeune fille triste pour rendre hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre 2015. Cette porte avait été volée en janvier 2019 puis retrouvée en Italie. Depuis, la mairie de Paris et les propriétaires des murs du Bataclan s’en disputent la propriété.

Le vol en janvier 2019 d’une porte du Bataclan, décorée d’un dessin attribué à l’artiste Banksy en hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, avait suscité un vif émoi. Désormais, c’est le combat juridique que se livrent la Ville de Paris et les propriétaires de la salle du Bataclan qui met de nouveau l’œuvre sur le devant de la scène.

Retour en 2018. En hommage aux 90 personnes tuées dans l’attaque djihadiste du 13 novembre 2015, le street artist Bansky peint au pochoir et à la peinture blanche « the sad young girl », la jeune fille triste, sur une porte de secours de la salle de spectacles du Bataclan, dans le passage Saint-Pierre-Amelot.

Mais en 2019, la porte métallique est volée par trois hommes masqués, avant d’être retrouvée dans une ferme en Italie lors d’une opération des policiers français et des carabiniers italiens le 10 juin 2020. Remise à la France par les autorités italiennes, la porte du Bataclan a été rendue au propriétaire de la salle en mars 2021.

Mais depuis, la porte fait l’objet d’un contentieux juridique entre les propriétaires des murs de la salle de spectacle et la mairie de Paris, gestionnaire de son fond d’exploitation. Ils revendiquent tous deux la propriété de l’œuvre et la Ville réclame sa restitution pour consacrer l’œuvre d’art à la mémoire des victimes de l’attentat. « La porte de Banksy risque d’être revendue. Le refus de la rendre prive les victimes de l’attentat du Bataclan d’un morceau de leur mémoire », ont affirmé les conseils de la Ville de Paris à nos confrères du Monde. La valeur marchande de la porte du Bataclan dite de « la jeune fille triste », a été évaluée entre 500 000 et un million d’euros au cours de l’instruction judiciaire, selon le quotidien.

L’affaire a donc été portée en justice. « La porte fait partie intégrante de l’immeuble », « c’est un accessoire de l’immeuble par nature », ont plaidé les avocats des propriétaires, selon l’arrêt de la chambre de l’instruction. Mais à deux reprises la justice française a finalement donné raison aux propriétaires des murs du Bataclan. Un pourvoi en cassation a donc été déposé, cette semaine, par les avocats de la Ville de Paris, révèle Le Monde. La décision de la Cour de cassation pourrait intervenir dans les prochains mois.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/justice/pourquoi-l-oeuvre-de-banksy-peinte-sur-le-bataclan-est-elle-au-coeur-d-un-bras-de-fer-juridique-530c4bac-d2d3-11ec-9ff0-2b6a13247547