Policiers agressés à Lyon : la nouvelle polémique autour de Gérald Darmanin en quatre actes

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Publié le 25/07/2022 09:55:21

Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo de l’agression de trois policiers à Lyon mercredi 20 juillet 2022 a suscité de nombreuses réactions, dont celle du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. À l’annonce de l’arrestation d’un suspect, le ministre a immédiatement affirmé qu’il serait expulsé. Une position qu’il a maintenue, malgré le fait que l’homme ait été mis hors de cause depuis. Sa position a été vivement critiquée dans l’opposition.

Gérald Darmanin de nouveau pointé du doigt. Dimanche 24 juillet 2022, le ministre de l’Intérieur a affirmé sur Twitter qu’un suspect arrêté pour des violences commises sur des policiers à Lyon, serait expulsé.

Depuis, le suspect a été mis hors de cause, mais Gérald Darmanin a maintenu sa position, selon son entourage. On revient sur cette prise de position polémique, vivement critiquée par l’opposition.

Trois policiers ont été violemment pris à partie, mercredi 22 juillet, à Lyon, dans le quartier de la Guillotière, alors qu’ils essayaient d’interpeller une personne soupçonnée de vol. Sur une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux, relayée par le syndicat Alliance et le site d’information LyonMag, on peut voir trois policiers en civil, deux hommes et une femme, essuyer au milieu d’une foule des coups et jets de projectiles devant l’entrée d’une supérette du centre-ville. Deux policiers avaient été blessés.

Au vu de la violence des images, l’émotion est vive parmi la classe politique. « Plein soutien à nos 3 policiers victimes de violences insupportables à Lyon lors d’une opération pour reprendre le terrain à la délinquance. À ma demande, tous les moyens sont mo bilisés pour interpeller les auteurs. S’en prendre à un policier, c’est s’en prendre à la République », avait alors réagi Gérald Darmanin.

Plusieurs responsables politiques de LR et du RN avaient apporté cette semaine leur soutien aux policiers. La Première ministre Élisabeth Borne, en déplacement vendredi à Vaulx-en-Velin, a estimé qu’il fallait « absolument pouvoir sanctionner ces comportements qui ne sont pas acceptables ».

« Il faut respecter la République et ça, ça passe d’abord par le fait de respecter les policiers. Il y aura des moyens supplémentaires. On va naturellement mettre les moyens qu’il faut et si on a besoin de renforcer dans ces quartiers, on le fera », a-t-elle déclaré.

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Un suspect a été interpellé, a annoncé le ministre de l’Intérieur sur Twitter, dimanche 25 juillet : « suite à l’inacceptable attaque contre les policiers de Lyon, des opérations de police ont lieu. Un des délinquants est étranger, il a été interpellé. Sur mon instruction, il a été placé en rétention et sera expulsé ». « Les délinquants étrangers n’ont pas leur place en France », poursuivait le ministre.

Après cette publication, le parquet de Lyon a toutefois indiqué que « la personne placée en garde à vue hier (samedi) dans le cadre de l’enquête ouverte à Lyon du chef de violences à l’encontre de policiers place Gabriel-Péri le 20 juillet au soir, a été libérée ce jour ».

« Il s’avère en effet qu’elle a été totalement mise hors de cause dans le cadre des investigations menées. L’enquête se poursuit activement pour identifier, localiser et interpeller les auteurs des faits », précise le parquet.

Selon l’entourage de Gérald Darmanin dimanche après-midi, le suspect n’est pas en liberté. Il se trouve en « centre de rétention administrative depuis (dimanche) matin » et devrait être expulsé. Selon le journal Le Progrès, le suspect est âgé de 26 ans et se trouve en situation irrégulière.

« En lien avec les événements ou non, connu pour de nombreuses mises en cause : vol, violences, menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique, détention de drogues, violences en réunion… cet individu n’a rien à faire dans notre pays qui est généreux si on le respecte », s’est justifié Gérald Darmanin dans un second tweet.

Une prise de position intolérable pour le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, qui a réagi sur Twitter en accusant Gérald Darmanin de « drague(r) ouvertement l’extrême droite en reprenant ses mots et ses idées » et de « passe(r) outre l’État de droit en prévoyant d’expulser un “délinquant étranger” sans attendre le résultat des investigations ». « Encore un symbole d’une dérive consternante et inquiétante », a-t-il estimé.

Interrogée sur BFMTV, Isabelle Ramet, adjointe au maire du 6e arrondissement de Lyon, a critiqué la méthode : « J’ai l’impression que la politique du gouvernement se fait à coups de tweets », a-t-elle déploré, prônant « une communication plus posée avec une concertation de toutes les instances et de tous les élus ».

Toujours sur BFMTV, le député écologiste du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, a tenu les mêmes propos taclant au passage Gérald Darmanin. « J’ai connu un Gérald Darmanin plus regardant sur la présomption d’innocence sur d’autres affaires […] Il faut d’abord donner à la police et à la justice les moyens de travailler ». Une référence à la plainte pour viol qui vise le ministre de l’Intérieur, affaire qui a bénéficié d’un non-lieu le 11 juillet.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/politique/gerald-darmanin/policiers-agresses-a-lyon-la-nouvelle-polemique-autour-de-gerald-darmanin-en-quatre-actes-f469b2aa-0be0-11ed-b7d0-05819001df93