Policier tué à Bruxelles. Ce que l’on sait de l’attaque au couteau par un ancien détenu radicalisé

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Publié le 11/11/2022 18:11:52

Un policier a été tué et un autre grièvement blessé après avoir été attaqué au couteau jeudi soir 10 novembre à Bruxelles. L’assaillant a été arrêté et la justice antiterroriste a été saisie de l’enquête.

La Belgique est en deuil au lendemain de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à un policier et en a grièvement blessé un autre, jeudi soir 10 novembre à Bruxelles. L’assaillant a été arrêté et la justice antiterroriste a été saisie de l’enquête. On fait le point sur l’affaire ce vendredi 11 novembre 2022.

Les faits se sont produits vers 19 h 15 (18 h 15, heure de Paris) dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, dans le quartier de la Gare-du-Nord. Pour un motif qui reste à éclaircir, un homme armé d’un couteau s’en est pris à une patrouille de deux policiers en voiture, en leur portant des coups. Ces derniers ont alors appelé des renforts et un agent d’une autre patrouille a utilisé son arme à feu pour « neutraliser l’agresseur ». Un riverain a raconté à plusieurs médias dont l’AFP avoir entendu « cinq six coups de feu » peu de temps après l’agression.

L’un des deux policiers, Thomas M., 29 ans, a été touché « à hauteur de la gorge » et n’a pas survécu, tandis que l’autre policier, blessé au bras droit, « a été opéré cette nuit » et « semble hors de danger », a souligné ce vendredi matin le parquet fédéral lors d’une conférence de presse.

Toujours selon le parquet fédéral belge, l’assaillant a crié « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand ») en attaquant les deux policiers dans leur voiture. L’auteur présumé de cette attaque, « Yassine M., né en 1990 à Bruxelles », a été « blessé par balle » au niveau des jambes et de l’abdomen et hospitalisé le jeudi soir.

L’homme suspecté est un ancien détenu qui avait été emprisonné « entre 2013 et 2019 » pour « des faits de droit commun ». Ce dernier se trouvait également « sur la liste établie par l’Ocam », l’organe belge d’analyse de la menace terroriste, qui recense les individus radicalisés jugés dangereux.

Le procureur de Bruxelles Tim De Wolf a expliqué ce vendredi que Yassine M. s’était présenté le matin même dans un commissariat bruxellois « en tenant des propos incohérents ». « Il parlait de la haine contre la police et demandait à être pris en charge au niveau psychologique », a-t-il ajouté. « À la demande du magistrat de garde », le suspect a alors été emmené par des policiers aux urgences psychiatriques d’un hôpital bruxellois, mais sans privation de liberté car il ne répondait pas aux critères légaux de l’internement d’office, a-t-on expliqué. En d’autres termes, « Il était volontaire ».

Selon le procureur, la patrouille de police a quitté l’hôpital après s’être assurée que Yassine M. était bien pris en charge par des infirmiers. « Plus tard, les policiers ont repris contact avec l’hôpital afin de vérifier si la personne avait été gardée en observation. Il s’est avéré qu’elle avait quitté l’hôpital », a-t-il ajouté.

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Un juge d’instruction a été saisi d’une enquête pour « assassinat et tentative d’assassinat commis dans un contexte terroriste », a-t-on appris ce vendredi. Jeudi soir, le parquet fédéral compétent en matière d’antiterrorisme avait décidé de reprendre le dossier car « il y a une suspicion de motif terroriste […] ce qui devra bien sûr être confirmé ou infirmé par l’enquête », avait alors déclaré le porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse.

« Nos policiers risquent leur vie au quotidien pour assurer la sécurité de nos citoyens. Le drame d’aujourd’hui le démontre, une fois de plus. Mes pensées vont à la famille et aux amis de l’officier décédé. Mon espoir sincère est que son collègue hospitalisé se portera bien », a écrit sur son compte Twitter le Premier ministre belge, Alexander De Croo, jeudi en début de soirée.

« Quel drame horrible. Cet événement me brise le cœur. Mes pensées vont avant tout aux proches, aux membres de la zone de police et à l’ensemble de la police », a également écrit de son côté sur Twitter la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, jeudi dans la soirée.

Depuis 2016, année des attentats jihadistes de Bruxelles (32 morts le 22 mars), la Belgique a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. La dernière attaque considérée comme « terroriste » s’est produite à Liège le 29 mai 2018, quand Benjamin Herman, délinquant radicalisé de 31 ans a tué par balles deux policières et un étudiant en criant plusieurs fois « Allah Akbar » avant d’être abattu par les forces de l’ordre.

Le 25 août 2017, un homme de trente ans d’origine somalienne a agressé des soldats au couteau en criant « Allah Akbar » en plein centre-ville de Bruxelles. Il a également été abattu. Un an auparavant, le 6 août 2016, un Algérien vivant en Belgique avait attaqué à la machette deux policières devant l’hôtel de police de Charleroi aux cris identiques, les blessant avant d’être abattu. Le groupe État islamique (EI) avait revendiqué cette attaque.

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Source : https://www.ouest-france.fr/europe/belgique/belgique-ce-que-l-on-sait-de-l-attaque-au-couteau-qui-a-coute-la-vie-a-un-policier-a-bruxelles-74a2bc34-61d4-11ed-9e82-b3802c107728