Police : usage excessif de la force, manque de respect... les usagers saisissent davantage l’IGPN

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Publié le 20/07/2021 19:14:01

La rapport annuel présenté ce mardi par la «police des polices» met notamment en avant l’augmentation des signalements sur la plate-forme Internet qui recueille les doléances des usagers.

Les Français n’hésitent plus à se plaindre de leur police. C’est l’un des principaux enseignements du rapport annuel de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) rendu public ce mardi. En 2020, malgré une année marquée par le confinement, les Français ont dénoncé davantage de comportements des forces de l’ordre sur la plate-forme de signalements (PFS) de la « police des polices ». 5 420 signalements ont été enregistrés, un nombre en hausse de 13 % par rapport à l’année 2019. « C’est plutôt rassurant », positive Brigitte Jullien, directrice de l’IGPN, service critiqué ces derniers mois pour son manque d’indépendance et la lenteur de ses enquêtes à la suite des manifestations des Gilets jaunes.

La PFS a vu le jour en 2013. Cette plate-forme disponible sur Internet permet à toute personne de faire connaître un comportement inapproprié des forces de l’ordre, avec la possibilité de joindre des photos ou vidéos à l’appui de ses déclarations. Via un formulaire accessible sur le site web du ministère de l’Intérieur, l’usager peut se plaindre d’une action de la police qui le concerne directement ou d’un comportement dont il a été témoin. Cette plate-forme n’est « ni un service de plainte ni un service d’enquête, souligne Brigitte Jullien, c’est une plate-forme administrative ». La PFS permet d’orienter les signalements vers le service administratif compétent.

737 enquêtes administratives ouvertes

Dans son rapport, l’IGPN indique que 80 % des signalements enregistrés sur la PFS ont été jugés recevables. Parmi eux, un quart concerne l’usage excessif de la force comme l’usage d’armes de force intermédiaire, dont le pistolet à impulsion électrique et le controversé LBD, ou les contrôles d’identité jugés agressifs. « Ces deux dernières années, le motif de l’usage de la force et de la contrainte est passé vraiment loin devant », admet la cheffe de « la police des polices ».

Les deux autres causes de réclamation les plus récurrentes sont le manque de respect et/ou de courtoisie d’un policier et son refus de prendre une plainte. Les contestations des verbalisations, elles, ont bondi de 70 % : « C’est probablement lié aux nombreuses verbalisations durant la crise sanitaire. 10 % de l’ensemble des signalements sont directement liés à la situation sanitaire. »

Au total, 737 enquêtes administratives ont été ouvertes et 74 policiers se sont vus reprocher des manquements déontologiques et professionnels. Parmi eux, dix ont été renvoyés devant un conseil de discipline. Toutefois, sur les 5 420 signalements, l’action de la police a été légitimée dans plus de la moitié des cas.

Si le nombre de signalements a explosé, les enquêtes judiciaires, elles, ont largement diminué : l’IGPN a été saisie en 2020 de 1 101 enquêtes judiciaires contre 1 461 en 2019. Un peu moins de la moitié portent sur des faits de violences allégués (en diminution de 39 % par rapport à 2019). Ces baisses sont une conséquence du confinement, précédé par l’essoufflement du mouvement des Gilets jaunes.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/police-usage-excessif-de-la-force-manque-de-respect-les-usagers-saisissent-davantage-ligpn-20-07-2021-NBIJT3ETCVERDIZZYY3SGGXYWE.php