Piqûres, GHB : comment réagir en cas de doute ?

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Publié le 29/04/2022 18:28:10

Plusieurs jeunes pensent avoir été victimes de piqûres lors du carnaval étudiant 2022 à Caen (Calvados), ou lors de soirées récentes. Leurs témoignages laissent apparaître qu’ils ne savent pas forcément vers qui se tourner. Ouest-France a refait le point avec le parquet et la police de Caen pour détailler la marche à suivre.

Voici quelques conseils si vous pensez avoir été victime de piqûres, lors d’une soirée.

« Suspicion d’avoir ingéré ou de s’être fait administrer une substance toxique, c’est commissariat ou gendarmerie pour déposer une plainte », résume, sans détour, la procureure de Caen. Idéalement, pour des faits concernant l’agglomération de Caen, allez au commissariat central de Caen (10, rue du Dr-Thibout-de la-Fresnaye, près du supermarché E.Leclerc Lanfranc), qui a déjà recensé plusieurs affaires de ce type.

Si possible, dès qu’on suppose avoir été victime d’une telle intoxication. Car certains produits, comme le GHB, disparaissent rapidement de l’organisme. Ce qui veut dire qu’on peut signaler ce fait en pleine nuit, en appelant le 17 avant de passer à l’hôtel de police, par précaution.

Selon l’affluence du public ou la disponibilité des fonctionnaires, l’enregistrement de la plainte peut, hélas, ne pas être immédiat.



« En fonction des symptômes décrits et des circonstances de fait, les enquêteurs feront toutes réquisitions utiles », souligne la procureure, Amélie Cladière. S’il y a de forte suspicion d’une intoxication, vous devrez aller aux urgences du CHU, où un officier de police judiciaire aura transmis une réquisition afin de procéder à des prélèvements toxicologiques : recueil d’urine et prises de sang.

Le GHB, par exemple, est détectable entre six et huit heures dans le sang et dix à douze heures dans l’urine. Les médecins de l’hôpital peuvent aussi prendre l’initiative de lancer la recherche, dans les échantillons sanguins, du VIH ou des hépatites B ou C : le risque, avec une piqûre « sauvage », est en effet d’attraper un microbe indésirable.

Attention : pas de circuit dédié pour les potentielles victimes, aux urgences. Ce qui veut dire possible attente avant examen et prélèvement.

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Selon la charge de travail du laboratoire chargé de l’analyse, le résultat des analyses toxicologiques peut prendre plusieurs semaines, avant d’être transmis aux enquêteurs. Sont recherchés le GHB et autres drogues.

Pour les cas recensés fin 2021, aucune substance n’avait été détectée chez les personnes qui s’étaient soumises à de coûteux tests sur le bulbe des cheveux, les seuls valables quand des examens de sang ou d’urine n’ont pu être faits rapidement.

Non. « Des rapprochements, des auditions de témoins, des visionnages éventuels de vidéos » peuvent être menés, rappelle la procureure. Une enquête est désormais ouverte, après un premier dépôt de plainte lundi 25 avril pour une suspicion de piqûre. On en serait désormais à cinq cas recensés, avec celui d’Arielle, qui n’a déposé plainte que mercredi 27 avril.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/normandie/piqures-ghb-comment-reagir-en-cas-de-doute-71d39ed8-b8f6-11ec-bd14-a849d20f46a4