Pierre Ménès, jugé à Paris pour trois agressions sexuelles, dénonce un « coup monté »

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Publié le 08/03/2023 17:41:47

L’ancien chroniqueur vedette du Canal Football Club est apparu particulièrement diminué, ce mercredi 8 mars, au tribunal correctionnel de Paris. Le journaliste sportif de 59 ans a fermement contesté les faits qui lui sont reprochés. Huit mois d’emprisonnement avec sursis ont été requis.

Pierre Ménès a-t-il agressé sexuellement trois femmes, dans des conditions presque similaires, en l’espace de trois ans ? Le journaliste sportif de 59 ans a comparu, ce mercredi, devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonné d’avoir touché sans leur consentement une hôtesse du Parc des Princes et deux vendeuses de la boutique Nike des Champs-Élysées, en 2021 et 2018. Pendant plus de cinq heures, Pierre Ménès a fermement contesté les faits, devant un banc des parties civiles resté vide. « Aujourd’hui, tout geste envers une femme est inapproprié », a raillé à la barre l’ancien chroniqueur star du Canal Football Club, qui est apparu claudiquant, en béquilles, et particulièrement amaigri.

Les faits qui ont tout déclenché se sont noués le 20 novembre 2021, un soir de match PSG-Nantes, dans un couloir d’accès aux loges du Parc des Princes. Une hôtesse d’accueil est en train de vérifier le bracelet d’un spectateur VIP, à la reprise de la seconde mi-temps, lorsqu’elle sent Pierre Ménès passer derrière elle, et lui « caresser le corps, de la poitrine jusqu’au ventre ». Cette mère célibataire s’en épanche ensuite auprès de ses employeurs. Mais elle ne déposera pas plainte. « Elle a expliqué qu’elle ne voulait pas d’histoire. Qu’elle n’avait pas les épaules pour faire face à une personne connue, qui allait tenter de la décrédibiliser », précise le président de la 24e chambre correctionnelle.

« Humour » et « convivialité », plaide Ménès

À la lumière de ces faits présumés, le parquet de Paris avait décidé de rouvrir deux autres procédures, pour des agressions sexuelles datant du 18 juin 2018, comme le prévoit la loi en cas de faits nouveaux. Deux vendeuses de la boutique Nike des Champs-Élysées avaient, à l’époque, déposé plainte contre le journaliste sportif. La première avait vu sa procédure classée sans suite. Pour la seconde, Pierre Ménès a fait l’objet d’un rappel à la loi.

Pierre Ménès était alors lié à la célèbre marque sportive par un partenariat informel. Il avait donc ses habitudes dans ce magasin, où il se déplaçait souvent. « Je pouvais me servir gratuitement, sur la base d’une somme établie », explique Pierre Ménès à la barre. Alors qu’une vendeuse s’approche de lui pour lui proposer des modèles de sneakers, Ménès lui aurait rétorqué qu’il en avait « déjà 18 paires », et qu’il était là « pour la beauté des vendeuses », tout en lui caressant le dos jusque sous la ceinture.

Au rayon basket, ce même jour, Ménès va au contact d’une autre vendeuse. Celle-ci l’accuse d’avoir alors avec son torse fait le contour de sa poitrine, en lui disant : « C’est énorme, tu dois prendre beaucoup de place au lit. » Il se serait ensuite glissé derrière elle en collant son sexe contre ses fesses. Lui évoque un « check », torse contre torse, comme le font les basketteurs.

« Il y avait de l’humour et de la convivialité dans mon geste », s’est-il défendu. « Vous ne trouvez pas qu’il y a un certain déséquilibre entre vous, personnalité connue, qui véhiculez l’image de marque de Nike, et ces vendeuses, qui se trouvent liées par leur entreprise ? », interroge le président. « Je suis extrêmement choqué que les deux faits se soient réalisés le même jour. À l’évidence, il y a concertation », évacue le prévenu.

Le « vide interstellaire » du dossier, selon son avocat

À la barre, Pierre Ménès n’a cessé de se dire victime d’un « coup monté ». « Après mon départ de Canal +, j’avais rebondi avec Reworld. Il a fallu donner le coup de grâce », a-t-il martelé, voûté sur le siège que le président lui a fait installer à la barre. Un axe de défense « extrêmement faible », a fustigé la procureure dans son réquisitoire. « Un coup monté par des gens qui n’ont rien à voir avec le avec le milieu du sport ou du journalisme ? », a-t-elle ironisé. « Avec des victimes qui ne se sont pas constituées parties civiles, et qui ne demandent pas un centime ? »

« C’est un homme à terre qui a tout perdu : sa réputation, son argent, son travail, ses amis, sa santé, sa mère », glisse l’un des deux avocats de la défense, Me Caroline Wassermann, alors que son client essuie une larme. Me Arash Derambarsh, a de son côté brocardé le « vide interstellaire » du dossier, « avec des témoins, des victimes et des vidéos qui ne sont pas là ». La procureure a requis une peine de huit d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende. L’affaire a été mise en délibéré. La décision sera rendue le 19 avril prochain.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/pierre-menes-juge-a-paris-pour-trois-agressions-sexuelles-denonce-un-coup-monte-08-03-2023-WQHTXP4IXFHMZIGUEYY6DNEERE.php