

Publié le 18/04/2023 15:53:02
La plateforme de signalement Pharos a effectué 82 754 demandes de retrait de contenus pédopornographiques ou d’apologie du terrorisme sur Internet en 2022.
Vidéos, photos, propos… 82 000 demandes de retrait de contenus pédopornographiques ou terroristes ont été adressées à des sites Internet par les autorités en 2022, un niveau « très élevé » qui reflète leur forte présence en ligne, a indiqué ce mardi la magistrate chargée de contrôler ces actions.
Les contenus visés par ces demandes ne représentent qu’« une infime partie » du total, puisqu’une large part est auparavant bloquée par les « systèmes de détection automatique des plateformes », a déclaré Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l’Arcom (le régulateur de l’audiovisuel) lors d’une conférence de presse.
Le grand nombre de demandes de retrait n’est donc « pas une bonne nouvelle, car cela veut dire qu’on est sur du contenu de masse », même s’il s’agit souvent de contenus identiques postés plusieurs fois, a-t-elle poursuivi. Au sein de l’Arcom, cette conseillère à la Cour de cassation est chargée par la loi de contrôler l’action de l’office de la police judiciaire qui gère la plateforme de signalement Pharos.
133 000 signalements en 2021
C’est cet office qui adresse les demandes de retrait aux sites où se trouvent les contenus illicites, et le rôle de Laurence Pécaut-Rivolier est de s’assurer a posteriori que ces demandes ne sont pas abusives. Sur un total de 82 754 demandes de retrait en 2022, 67 000 concernaient des contenus pédopornographiques et 15 000 des contenus d’apologie du terrorisme.
Les premiers se trouvent essentiellement sur des sites confidentiels connus des initiés. À l’inverse, les auteurs de contenus terroristes cherchent à les diffuser le plus largement possible à des fins de propagande. La majorité de ces contenus-là provient du groupe État islamique et d’Al-Qaïda, selon Laurence Pécaut-Rivolier.
Elle examine les contenus qui font l’objet d’une demande de retrait chaque semaine lors d’une séance de visionnage. Chaque séance permet d’examiner 5 000 contenus. Elle est assistée par douze collaborateurs volontaires au sein de l’Arcom, qui se relaient à raison de deux par séance pour limiter leur exposition à ces contenus violents.
Tous se réunissent tous les deux mois sous l’égide d’un psychologue pour parler de ce qu’ils ont vu, un « système d’évacuation » rendu nécessaire par « la violence difficilement descriptible » de ces contenus, selon la magistrate. « On a des images qui nous restent en tête », a-t-elle souligné. « La grosse difficulté, c’est qu’on ne peut parler de ce qu’on a vu à personne » de l’entourage. En 2021, le nombre de demandes de retrait était encore plus élevé, autour de 133 000.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/pedopornographie-et-terrorisme-82-000-demandes-de-retrait-de-contenus-sur-internet-en-2022-18-04-2023-6RXWQL3JQRCKTIAYKHBQUPPUGE.php