Pays basque : TGV, aéroport, routes... six personnes en garde à vue après des actions de «blocage»

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Publié le 23/07/2022 12:55:52

Ces militants réclamaient la libération de deux prisonniers basques anciens membres d’ETA incarcérés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot.

« Mettre le sujet sur la table et avoir un écho plus large ». Voilà l’objectif de ces actions de « blocage » d’après les mots de Mathieu Boloquy, du mouvement de défense des droits des prisonniers basques Bake Bidea. Mais celles-ci ont fini par mal tourné. Six personnes ont été placées en garde à vue pour leur rôle pendant une des actions au Pays basque organisées samedi pour réclamer la libération de deux prisonniers basques et interdites par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, a-t-on appris auprès du parquet de Bayonne.

Vers 8h30, ce groupe a réussi à pénétrer sur le tarmac de l’aéroport de Biarritz avant d’en être délogé par la police et d’être placé en garde à vue pour « introduction non autorisée dans la zone côté piste d’un aéroport. » Environ 1700 personnes étaient présentes selon les organisateurs, 950 selon la préfecture, qui se sont réparties samedi sur dix points de blocage d’axes de circulation, sur la côte basque comme à l’intérieur des terres.

D’après le quotidien régional Sud-Ouest, ces militants, qui appartiennent au mouvement « artisans de la Paix », ont aussi bloqué le trafic férroviaire entre Tyrosse et Bayonne, en s’enchaînant sur les voies ferrées. Le trafic TGV a été impacté pendant plusieurs heures. L’évacuation de ces activistes a été lancée à la mi-journée par les forces de l’ordre. Neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, précise encore le journal.

Ces actions « de désobéissance civile » visent à attirer l’attention sur le sort de deux prisonniers basques septuagénaires, anciens membres d’ETA incarcérés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot.

« Stop vengeance d’Etat », « 32 ans de prison, ça suffit ! »

Ces actions permettent « de mettre le sujet sur la table et d’avoir un écho plus large, encore renforcé par l’interdiction par la préfecture hier (vendredi) », a estimé Mathieu Boloquy, du mouvement de défense des droits des prisonniers basques Bake Bidea. À Biarritz, vers midi, une soixantaine de militants bloquaient le boulevard qui relie autoroute, gare et aéroport. Après avoir installé des pneus et des palettes en bois en travers de la route, les manifestants se sont postés derrière une banderole affichant les messages « Stop vengeance d’État » et « 32 ans de prison, ça suffit ! ».

Des effectifs de la police sont présents, avec des renforts de la police nationale espagnole. La préfecture a indiqué à la mi-journée que des itinéraires de déviation via des axes secondaires avaient été mis en place et que le trafic routier, autoroutier et aérien était « fluide ».

Selon Bake Bidea, cinq militants se sont enchaînés dans la matinée aux voies de chemin de fer à Boucau, au nord de Bayonne. La préfecture a fait part « d’une intervention policière en cours ». Pour interdire ces actions prévues de longue date par les militants, le préfet Éric Spitz a expliqué vendredi qu’elles faisaient « porter un grave risque sur la sécurité et la santé des personnes », habitants et touristes, en ce jour de chassé-croisé classé rouge par Bison Futé.

Les organisateurs ont maintenu leurs actions en assurant qu’ils avaient « pris toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité ».

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/pays-basque-tgv-aeroport-routes-six-personnes-en-garde-a-vue-apres-des-actions-de-blocage-23-07-2022-UZ2GM2TBBZEIZBLH6VBNKCUQJM.php