Paris : deux militants d’extrême droite arrêtés avec du matériel militaire à leur retour d’Ukraine

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Publié le 24/04/2023 10:19:58

Ces deux suspects, arrêtés dans la soirée du 22 avril à la gare routière de Bercy, faisaient l’objet d’une fiche pour atteinte à la sûreté de l’État. Ils ont été condamnés à 15 mois d’emprisonnement, dont neuf avec sursis.

Pourquoi rapporter tout ce matériel militaire en France ? C’est la question qui a été posée toute la journée de dimanche aux deux hommes interpellés samedi soir à Paris (XIIe) au retour d’Ukraine. Ces suspects, liés à la mouvance de l’ultradroite française, ont été arrêtés alors qu’ils descendaient d’un car à la gare routière de Bercy.

Selon nos informations, ils étaient munis de chargeurs de fusil d’assaut et d’optiques de visée. Des éléments d’armes évidemment interdits sur tout le territoire national. Ils ont été placés en garde à vue pour infraction à la législation sur les armes dans les locaux du deuxième district de police judiciaire.

Ils étaient déjà dans le collimateur de la DGSI

Ces interpellations auraient été menées lors d’un contrôle apparemment fortuit des douanes. Les suspects ne sont pas des inconnus pour les services de l’État et notamment la Direction générale de la sécurité intérieure. Ils faisaient tous les deux l’objet d‘une fiche pour atteinte à la sûreté de l’État. L’un d’entre eux est un militant de l’ultradroite qu’on soupçonnait précisément de vouloir partir en Ukraine. Son camarade est, quant à lui, lié à la mouvance d’extrême droite.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les mouvements d’extrême droite français s’opposent sur le camp à soutenir. À Paris notamment, l’ancien groupuscule des Zouaves s’était notamment impliqué dans ce combat. « Ce sont des soutiens de longue date des néonazis du régiment ukrainien Azov », écrivait Street Press. En décembre 2019, Marc de Cacqueray-Valmenier, le leader du groupuscule dissous, avait même fait le déplacement en Ukraine pour leur faire un petit coucou.

Depuis le début de l’offensive russe, le canal Telegram Ouest casual (proche des Zouaves) multiplie les hommages aux combattants ukrainiens. Reprenant la dialectique nazie, ils dénoncent les contingents asiatiques de l’impérialisme soviétique qui déferlent à nouveau sur l’Europe. Sans oublier d’y ajouter une islamophobie toute moderne en ciblant les « chiens islamistes de Poutine ».

Il y a un peu plus d’un an, le militant d’extrême droite Loïk Le Priol, mis en examen pour avoir tué à Paris l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, avait été interpellé en Hongrie, à la frontière ukrainienne où il s’apprêtait à se rendre. Selon les autorités hongroises, trois couteaux, un gilet pare-balles et un casque avaient été saisis dans sa voiture. L’ancien commando marine avait expliqué qu’il voulait se rendre en Ukraine pour combattre.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/paris-deux-militants-dextreme-droite-arretes-avec-du-materiel-militaire-a-leur-retour-dukraine-24-04-2023-GFTKQ57YZJHMDBB2A5SDOKO7BU.php