Oise : après des aveux «de surface», le violeur d’une septuagénaire condamné à douze ans de prison

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Publié le 17/06/2022 17:27:02

Cet homme de 36 ans comparaissait devant la cour d’assises de l’Oise depuis jeudi pour avoir violé cette habitante de Nogent-sur-Oise, qu’il venait cambrioler, le 13 janvier 2020.

L’auteur du viol d’une septuagénaire, le 13 janvier 2020 à Nogent-sur-Oise (Oise), a été condamné ce vendredi par la cour d’assises de l’Oise à une peine de 12 ans de réclusion criminelle. Ce Tunisien âgé de 36 ans comparaissait depuis jeudi pour le viol, l’agression sexuelle, des menaces de mort ainsi que le vol de cette femme de 72 ans chez qui il était entré par effraction.

La veille, lors de son interrogatoire, Manran K. avait reconnu les faits mais avait expliqué être ce jour-là sous l’empire de l’alcool et de « cachets » que des inconnus lui auraient donné. « C’est de leur faute », a-t-il tenté de se défausser. Selon lui, il a commis « une erreur », mais il n’est « pas un violeur ». « Ce n’est pas dans ma nature. Et cette femme, ça pourrait être ma grand-mère… »

Des aveux « de surface », selon l’avocate générale, Emma Dorangeon, qui ont été difficiles à entendre du côté des parties civiles. Quelques heures plus tôt, la victime avait livré le témoignage de cette terrible soirée, où le trentenaire l’avait violé dans sa chambre à coucher, puis lui avait extorqué de l’argent et des bijoux. « Intérieurement, je suis morte. Je ne suis plus rien. Il a tout foutu en l’air », a-t-elle expliqué, visiblement traumatisée.

« Ce crime, ça ne colle pas à sa personnalité »

« Depuis cette nuit, elle est détruite psychologiquement, physiquement et socialement, a souligné son avocate, Carine Barba-Stelmach. Et jusqu’à la fin de sa vie, elle vivra avec ça ». En défense, Me Imed-Eddine Abderhim a repris l’un des arguments de son client qui dit se demander encore aujourd’hui comment a-t-il pu « commettre cet acte atroce ». « Ce crime, ça ne colle pas à sa personnalité », a plaidé l’avocat.

« Cela n’excuse rien mais nous savons qu’il n’était pas dans un état normal ce jour-là, a-t-il appuyé, en référence aux fameux « cachets ». Comment expliquer sinon qu’un jeune homme de trente ans en vient à casser une vitre et avoir une relation sexuelle avec une personne de 70 ans ? » Pour autant, les experts qui l’ont examiné n’ont relevé aucune altération du jugement ou discernement au moment des faits.

Du côté du ministère public, l’avocate générale s’est dite « frappée de cette incapacité à se reconnaître comme l’auteur d’un viol », ce « crime d’opportunité » pour lequel Emma Dorangeon avait requis 11 ans de prison. « Il a pu expliquer qu’il était venu chercher à manger dans cette maison mais il en a profité pour assouvir son appétit sexuel. » En guise de peine complémentaire, la cour a prononcé une interdiction définitive du territoire français pour Manran K.

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Source : https://www.leparisien.fr/oise-60/oise-apres-des-aveux-de-surface-le-violeur-dune-septuagenaire-condamne-a-douze-ans-de-prison-17-06-2022-ZWW45SMPARCTVABBTAF2PESJ5A.php