Mont-de-Marsan. Un livreur de médicaments passé à tabac : « On attend qu’il y ait un mort pour agir ? »

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Publié le 05/11/2021 08:07:56

L’agression s’est déroulée vers 5 heures du matin, mercredi 3 novembre, à la pharmacie du Peyrouat. Une enquête est ouverte pour retrouver le ou les auteurs

« On attend quoi ? Qu’il y ait un mort pour agir ? », ce sont les interrogations qui taraudent Philippe Parot, le gérant de la pharmacie du Peyrouat de Mont-de-Marsan. Mercredi 3 novembre, vers 9 heures, il trouve porte close en voulant entrer dans son officine. « Mes salariées avaient fermé à clé. Ce sont elles qui m’ont appris ce qui s’est passé quelques heures auparavant. »

Vers 5 heures du matin, l’employé de la société de livraison de médicaments, qui approvisionne quotidiennement la pharmacie, a littéralement été passé à tabac. « Le monsieur a reçu plusieurs coups violents à la tête. Il est tombé au sol. Il s’est fait savater à coups de pied et de poing. Heureusement, des passants ont fait fuir l’agresseur. L’homme a essayé de se relever et est retombé au sol, inanimé », indique un témoin. « Le ou les agresseurs avaient dû repérer qu’un camion arrivait toujours à la même heure pour me livrer. Ils ont dû guetter. Ou alors c’était un hasard complet », cherche à comprendre le gérant.

Aucun médicament volé

La victime, âgée d’environ 50 ans, a été transportée en urgence à l’hôpital de Mont-de-Marsan. Elle présente de multiples traumatismes au visage, au nez et aux jambes. La société Cerp Biron qui l’emploie confirme que son salarié était, ce jeudi 4 novembre, « toujours hospitalisé ». Selon nos informations, ses jours ne sont pas en danger mais plusieurs semaines d’ITT (incapacité totale de travail) lui ont été prescrites.

« Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de cette agression », confirme le commissariat de police montois. Toutes les pistes sont explorées : règlement de comptes, vol d’opportunité ou, plus vraisemblablement, volonté de dérober des médicaments. Des boîtes ont été éparpillées au sol mais rien ne manquerait.

« Ça commence à faire beaucoup ! La mairie va-t-elle se décider à faire quelque chose ? », interpelle Philippe Parot. « Il faut peut-être installer des caméras, ça dissuade, généralement. » La mairie de Mont-de-Marsan ne fait « pas de commentaire à ce stade ». On note toutefois qu’un travail est en cours pour réhabiliter cette avenue.

« L’homme a essayé de se relever et est retombé au sol, inanimé »

Une pharmacie « sensible »

Depuis sa reprise de l’officine en décembre 2020, le pharmacien de 41 ans a essuyé plusieurs déboires. « Une vitrine dégradée, une porte dégondée, un conteneur incendié puis un second feu de poubelle avec propagation au compteur électrique. Bilan : 12 000 euros de perte de marchandise stockée dans le frigo. » La boulangerie et le tabac presse, situés à proximité, ont aussi été victimes de dégradations et leur personnel d’agressions physiques.

Le pharmacien possède des alarmes dissuasives dans son officine et a prévu de fixer des caméras pour filmer sa vitrine. « En seize ans de métier, c’est bien la première fois que je vois cela, d’autant qu’on est à Mont-de-Marsan. Mais je sais que sur la tournée de livraison de mon fournisseur, je suis identifié comme l’une des deux pharmacies dites sensibles. » La seule du département. « Je n’ai pas peur. Ce n’est pas mon tempérament mais ça interroge : jusqu’où peut aller cette violence montante ? » Depuis l’agression, le pharmacien n’est plus livré le matin mais en plein jour.

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