

Publié le 28/04/2023 20:54:54
Le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte avait affirmé qu’il fallait « peut-être tuer » des jeunes délinquants. Une enquête a été ouverte vendredi. La Ligue des droits de l’homme a, de son côté, porté plainte.
« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné il faut peut-être en tuer », avait déclaré lundi Salime Mdéré sur la chaîne Outre-mer La Première, suscitant un tollé. Tels étaient les propos qu’avait tenus ce vice-président du conseil départemental de Mayotte alors que des violences avaient lieu sur l’île, en marge de l’opération Wuambushu qui visait à déloger des milliers de sans-papiers des bidonvilles.
Ce vendredi, le procureur de la République de Mayotte, Yann le Bris, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur La 1re. « Dès que les faits ont été portés à ma connaissance, indépendamment de toute plainte, une enquête a immédiatement été confiée au commissariat de Mamoudzou afin que soient récupérées (…) les bandes pour que l’on puisse avoir des éléments tangibles », a-t-il déclaré. Ces propos, assimilés à un appel au meurtre, tombent sous le coup de la loi, a-t-il expliqué.
Le magistrat a par ailleurs confirmé avoir reçu une plainte de la Ligue des droits de l’homme sur ce sujet. « Ces propos scandaleux et dangereux reprennent l’amalgame bien connu et dénué de fondement fait entre l’immigration et la délinquance et tombent sous le coup de la loi », avait réagi l’association mardi qui avait annoncé qu’elle allait déposer plainte.
Elle avait ajouté : « Cet appel au meurtre de la part d’un élu de la République en direct à la télévision publique en dit long sur la banalisation des discours de haine contre laquelle la LDH restera mobilisée. »
Des excuses sur Facebook
« Mes propos - qui sont à la hauteur de ma passion pour cette île - ont pu dépasser ma pensée et je m’excuse bien volontiers s’ils ont pu heurter », a tenté de se justifier Salime Mdéré, le n° 2 de l’île, sur Facebook. « Je voulais juste alerter sur la nécessité de mesures plus fortes pour créer les conditions de la réussite de Wuambushu. Les règlements de compte (hors des cas très limités de légitime défense…) n’en font pas partie. »
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/mayotte-le-n2-de-lile-poursuivi-pour-appel-au-meurtre-28-04-2023-I3K7QWJWG5EFXAXKP564JS3Q3M.php