Marchands de sommeil : descente dans des appartements suroccupés dans l’œil du Parisien

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Publié le 19/01/2023 05:02:00

Plongée avec les services de l’État dans l’habitat insalubre d’une cité de Sarcelles (Val-d’Oise) où s’entassent des migrants exploités.

Lundi 16 janvier, au petit matin, des voitures de police nationale et municipale se retrouvent au pied de la cité Nicolas Poussin. Les services de l’État, comme les représentants de l’ARS (Agence régionale de santé), les attendent de pieds ferme. Le concours des forces de l’ordre leur sera nécessaire pour pénétrer dans six ou sept appartements suspectés d’être exploités par des marchands de sommeil où s’entassent des migrants qui louent leur matelas 110 euros le mois.

Dès 7 heures, la police tambourine aux portes qui finissent toujours par s’ouvrir. À l’intérieur, des Pakistanais ou Bangladais surpris au saut du lit émergent de leur couche, souvent des matelas posés à même le sol, parfois des lits superposés. Toutes les pièces, même les plus exiguës sont transformées en dortoir où le moindre mètre carré est occupé voire suroccupé. Les propriétaires collectent l’argent et évitent bien souvent de payer leurs charges. Un appartement insalubre peut alors leur rapporter 1 600 euros net par mois.

7h du matin, les représentants de l’Agence régionale de santé pénètrent dans une cage d’escalier de la cité Nicolas Poussin de Sarcelles. Un habitant réveillé passe la tête derrière son rideau.

Les forces l’ordre tambourinent aux portes qui finissent toujours par s’ouvrir après quelques minutes.

Dans chaque pièce des lits superposés sont juxtaposés.

À l’intérieur, les nombreuses paires de baskets témoignent de la suroccupation de l’appartement.

Pendant le contrôle de l’appartement par les agents de l’État, les migrants prennent leur mal en patience et répondent approximativement en anglais aux questions.

Patrick Haddad (à droite), le maire de Sarcelles, et le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court (au centre), ont assisté à l’opération et constaté l’insalubrité de certains appartements.

Chaque matelas, même ceux directement posés au sol, est loué 110 euros par mois.

Les communautés, pakistanaise ou bangladaise, se regroupent par appartement.

Les cuisines sont la plupart du temps dans un très sale état.

Dans les grosses cocottes, chaque communauté prépare à manger pour la collectivité qui occupe l’appartement.

Les chauffe-eau sont bricolés et les normes de sécurité qui ne sont pas respectées mettent en danger la copropriété.

Les moisissures envahissent les salles d’eau.

Sur les boîtes à lettres, les noms s’accumulent. Indice utile pour les services sociaux qui cherchent à identifier les appartements suroccupés.

Cette cage d’escalier, où se trouvent des appartements de marchands de sommeil, a subi un incendie. Les travaux n’ont pas été faits. Certains marchands de sommeil ont jusqu’à 32 000 euros de charges impayées.

Le jour se lève sur le parking de cité Nicolas Poussin. En face l’école Jean Jaurès commence à accueillir les enfants de cette cité où les marchands de sommeil font la loi.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/marchands-de-sommeil-descente-dans-des-appartements-suroccupes-dans-loeil-du-parisien-19-01-2023-A2K5LMG4ZFF7BOZ5VMRMUZ4U2A.php