

Publié le 03/05/2023 10:04:38
Sur les 281 personnes placées en garde à vue après la manifestation du 1er Mai dans la capitale, au moins 124 ont donné lieu à une décision de classement sans suite ce mercredi matin. Un chiffre communiqué après des accusations de gardes à vue « abusives » de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Au moins 44 % des personnes arrêtées et placées en garde à vue après les heurts et les violences en marge du défilé du 1er Mai, à Paris, ne seront pas présentées à un juge, a expliqué ce mercredi une source judiciaire au Parisien, confirmant une information de BFMTV. Lundi, 305 personnes avaient été interpellées lors du défilé, dont 281 placées en garde à vue.
Dans le détail et à cette heure, 56 gardes à vue ont donné lieu à une convocation ou une présentation devant le délégué du procureur en vue d’une mesure alternative aux poursuites, 9 ont donné lieu à une ordonnance pénale, 10 ont donné lieu à un défèrement en vue d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, 2 sont déférés en vue d’une convocation par procès-verbal et 11 sont déférés en vue d’une comparution immédiate. 46 gardes à vue ont été prolongées et 23 mesures ont été levées pour une poursuite des investigations en préliminaire.
Un rapport pointe des « atteintes graves aux droits de personnes »
Ce mercredi, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) s’est inquiétée, dans un rapport, « d’un recours massif, à titre préventif, à la privation de liberté à des fins de maintien de l’ordre », expliquant que près de 80 % des interpellés lors de la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites le jeudi 23 mars ont été relâchés sans la moindre poursuite.
Dominique Simmonot explique avoir « diligenté en urgence des visites dans certains locaux de gardes à vue de Paris » au regard des « très nombreuses interpellations ». Des contrôles menés les 24 et 25 mars dans neuf commissariats parisiens ont révélé des « atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes enfermées », explique-t-elle.
Les témoignages recueillis dans le rapport décrivent des « interpellations violentes », « des fouilles systématiques en sous-vêtements », « des conditions d’hygiène indignes », « des espaces individuels insuffisants en cellule collective » ou encore « des irrégularités dans les fiches d’interpellation » et « des fiches d’interpellation insuffisamment renseignées, inégalement motivées et imprécises sur les circonstances de l’interpellation ». Ce jour-là, 457 personnes avaient été interpellées partout en France.
« C’est totalement faux, je ne passe aucune instruction sur les interpellations préventives, a réagi ce mercredi matin le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, invité sur CNews. Je me sens insulté, offensé quand j’entends dire ça. Je demande à mes effectifs de faire cesser des infractions. Je demande d’interpeller uniquement les auteurs de ces infractions. »
Dans sa réponse en date du 2 mai, consulté par l’AFP, Gérald Darmanin fait valoir que la contrôleuse « excède ses compétences, notamment lorsqu’elle dénonce une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives ».
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/manifestation-du-1er-mai-a-paris-44-des-gardes-a-vue-classees-sans-suite-03-05-2023-5YA7D7POSJFIXHFYV6BAVGNPBI.php