Manifestation du 13 avril : incidents à Paris et dix membres des forces de l’ordre blessés

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Publié le 13/04/2023 19:48:39

Le cortège contre la réforme des retraites a été émaillé ce jeudi de quelques incidents. Une situation moins tendue que la semaine passée, mais un gendarme a été grièvement blessé par une bombe incendiaire.

Du gaz lacrymogène, des vitrines dégradées et des jets de projectiles en tous genres. La manifestation parisienne de ce jeudi 13 avril contre la réforme des retraites a été émaillée d’incidents. Des violences d’une intensité moindre par rapport aux rassemblements précédents mais marquées par la sérieuse blessure d’un gendarme mobile.

Atteint par une bombe incendiaire rue de la Bastille en fin d’après-midi, il a été grièvement blessé à la cuisse — chairs arrachées et probable fracture — et admis en urgence absolue. Ses jours ne sont pas en danger.

Au total, dix membres des forces de l’ordre (gendarmes, CRS et policiers des compagnies d’intervention) ont été blessés dans la capitale. À 20 heures, 48 personnes avaient été interpellées.

« On reste compacts, on reste groupés »

Avant même le départ de la manifestation, environ 200 cheminots et travailleurs de la santé en grève avaient envahi le hall d’accueil du siège de LVMH (propriétaire du Parisien) provoquant des dégâts, dont des tags sur une œuvre d’art et des traces de fumigènes au sol.

Dès le début du rassemblement place de l’Opéra, une certaine tension règne au sein du précortège où se massent les éléments les plus radicaux.

« Tiens ce sont les black bocks qui commencent à se manifester », conversent trois manifestantes d’un certain âge tandis qu’un bruit de pétard résonne rue de Rivoli devant le Louvre et que le slogan « À bas l’État, les flics et les fachos » est repris à pleins poumons. Un joueur de cornemuse se taille un franc succès en entonnant l’air d’« On est là », l’hymne des Gilets jaunes dont plusieurs membres garnissent la foule.

Quant au Conseil constitutionnel, vers lequel tous les regards seront tournés ce vendredi, il est solidement gardé par un impressionnant cordon de gendarmes mobiles.

Sur le trajet qui conduit les opposants à la réforme d’un opéra à l’autre, de Garnier à Bastille, le flot de jeunes manifestants en tenue noire est moins garni que lors de précédentes manifestations. Les forces de l’ordre, mobilisées en nombre, sont quasiment au contact direct et interviennent à plusieurs reprises pour scinder le bloc.

« On reste compacts, on reste groupés », scande un jeune manifestant tandis qu’une salve de gaz irritant envahit l’atmosphère non loin de la Samaritaine et provoque un mouvement de reflux qui désorganise l’ensemble.

L’intervention faisait suite au début de dégradation d’une boutique de chaussures de sport. « Ils font ce qu’ils veulent, mais moi je ne vais pas me prendre la tête avec ça. Je ne suis pas là pour ça », confie un sympathisant CGT à l’un de ses camarades en observant la scène.

« Visez les bons magasins les gars »

Les tentatives des plus radicaux pour freiner le cortège s’avèrent infructueuses sous la pression des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à charger pour faire avancer la foule coûte que coûte. « Sur les flancs, on est gavé de collègues », s’étonne même un CRS en découvrant le dispositif déployé aux abords de l’Hôtel de ville.

« Ils vont nasser donc il faut avancer », conseille un manifestant à son comparse. La vitrine de l’Occitane est quant à elle saccagée à coups de marteau. « Visez les bons magasins les gars. L’Occitane, franchement… », lance à la cantonade une jeune manifestante qui ne valide pas la cible.

L’ambiance s’échauffe devant le BHV lorsqu’une colonne de policiers de la Brav déboule pour couper le cortège. Un manifestant est blessé au visage lors de cette séquence qui voit défiler dans le ciel cailloux, bouteilles en verre et grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre encerclent l’homme au visage en sang pendant qu’il est pris en charge par les « medics » avant d’être évacué.

Le ton monte d’un cran aux abords de la Bastille. L’agence du Crédit mutuel de la rue st Antoine est consciencieusement vandalisée par des black blocs qui s’attaquent à la façade et aux DAB à l’aide d’une barre en fer, d’un socle en métal ou d’une barrière de chantier.

Cette fois, les policiers de la Brav mettent quelques minutes à intervenir. Dès leur arrivée, un engin incendiaire éclate. La dispersion place de la Bastille se fait au rythme des charges.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/manifestation-du-13-avril-incidents-a-paris-et-dix-membres-des-forces-de-lordre-blesses-13-04-2023-2TNIRSM34JAM5NCL6HXQFRQZVU.php